26 mars 2009

Allez voir ailleurs.....

J'ai créé un blog spécialement pour suivre l'évolution de ma puce.
Un blog qui parlera d'elle, essentiellement. De son cheminement, de son handicap, de ses traitements en ergothérapie, en orthophonie, du cheminement vers l'école à la maison.
Ses succès, ses difficultés. Nos trucs au quotidien. Nos activités, nos adaptations.
Du travail acharné que ça représente parfois pour un parent, obtenir et fournir les services adaptés à la condition de l'enfant.
Les ressources, les spécialistes, les subventions.
Tout y sera.

Merci de votre future visite dans la petite maison de ma doudoune:

22 mars 2009

J'veux reculer...

Des fois, c'est moi qui a peur.
Tu as hâte. Je le vois, tu me le dis aussi.
Tu ne sais pas trop à quoi t'attendre, mais je te sais impatiente de le savoir. Même si, te connaissant, ce ne sera pas si facile.

Mais des fois, c'est moi qui aimerait reculer. 
Qui aimerait te bercer encore. Qui aimerait encore calculer en années le temps avant que tu me quittes en autobus jaune. Qui aimerait pouvoir t'amener aux pommes le mardi et à l'épicerie le jeudi, encore plusieurs années.
J'aimerais pouvoir encore te regarder découvrir tout de la vie. 
J'aimerais te laisser profiter de ton pyjama tout doux le lundi. Profiter de toutes les journées de pluie d'automne pour faire du bricolage et de la popotte avec toi.
J'aimerais que tu m'aides à faire le dîner, qu'on regarde un film après le dîner.
J'aimerais connaître chacun de tes bobos. Chacune de tes peines. J'aimerais dessiner des heures avec toi, j'aimerais te voir jouer dehors avec ton frère dans les feuilles autant que tu le veux.

J'aimerais que tu sois encore petite ma puce. Et même si je suis drôlement fière de toi, j'aimerais tant que tu ne lâches pas ma main, dans quelques mois, pour passer tes journées loin de moi. Je t'aime tellement ma petite grande doudoune!!!
Et j'ai le coeur triste de savoir que mes jours de semaine ne seront bientôt plus agrémentés de tes belles histoires de Barbie, de tes spectacles de danse avec Raphaël, de tes chansons répétitives ou de tes sourires, assise à table, un crayon à la main, pendant que je prépare le dîner.

Ma vie changera. La tienne aussi.
Des fois, j'voudrais donc reculer dans le temps.
Mais c'est inévitable. Tu grandis. Et tu dois apprendre à voler. 
Laisse-moi m'émerveiller à te regarder et à faire le plein de toi d'ici là. Car une chose est sûre, tu me manqueras. 

20 mars 2009

Lecture

Pour répondre au questionnaire sur le site d'une femme de militaire, voici...

Plutôt corne ou marque-page:
Un joli signet. Toujours. J'aime ne pas abîmer mes livres.

Un livre en cadeau:
Pour moi, toujours un hit. Pour les autres, parfois difficile mais pour des amis proches, je le ferais. Pour les enfants, aussi!

Lis-tu dans ton bain:
Non, je prends des douches

As-tu déjà pensé à écrire un livre:
Oui. Tous les jours.

Que penses-tu des séries de plusieurs romans:
Ça dépend.. mais en général, je finis par me tanner.

As-tu un livre culte:
Non. Même si j'ai beaucoup aimé  'La nostalgie de l'ange' d'Alice Sebold, un des seuls que je relirais.

Aimes-tu relire:
Rarement. Mais si oui, après beaucoup d'Années. J'aime ne pas savoir ce qui m'attend, sauf pour quelques grands classiques dans lesquels on apprécie les phrases, les mots, les images que ça nous laisse.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs:
J'aimerais. Mais en même temps, rares sont les fois où je m'interroge sur la personne qui a écrit. 

Aimes-tu parler de tes lectures:
Oui, avec des gens qui lisent.

Comment choisis-tu tes livres:
Des auteurs fétiches, une couverture ou un titre accrocheur, une bonne critique, au hasard à lire les résumés derrière.

Une lecture inavouable:
Je ne sais pas si j'en ai. J'aime encore les Stephen King. ça compte?

Des endroits préférés pour lire:
Dehors. Dans un café. Dans mon lit.

Un livre idéal:
Dans mon cas aussi, écrit par moi!

Lire par-dessus l'épaule:
Incapable.

Télé, jeux vidéo ou livre.
Livre , puis télé.

Lire et manger:
Non.

Lecture en musique, en silence, peu importe:
Ça ne me dérange pas.

Un livre électronique:
Non. J'aime toucher le papier des romans.

Le livre vous tombe des mains, aller jusqu'au bout ou pas:
D'habitude, je me rends à la fin. J'ai déjà eu des surprises.



11 mars 2009

Ça ouvre les yeux... trop grands!

De métier, je suis éducatrice spécialisée, ayant gradué en 2000. Je n'ai exercé ce joli métier qu'une toute petite année, en milieu scolaire, avec des enfants de premier cycle présentant des troubles de comportement et d'apprentissage.
Je n'avais pas encore d'enfants, à ce moment-là, je ne pouvais donc pas savoir ce que cette "vie différente" impliquait, en-dehors des heures de classe. Je n'avais pas d'attachement profond pour ces enfants, ce qui me permettait d'agir face aux crises de façon relativement neutre.
J'étais la professionnelle, tentant d'aider à l'intégration. Travaillant mi-temps pour intégrer l'enfant à la routine de l'enseignant, et mi-temps à adapter l'enseignant au style d'apprentissage de l'enfant. 

J'ai par la suite fait presque 2 ans de garderie, avec des groupes de 3-4 ans, puis un groupe de 18-24 mois. Je ne pouvais donc faire aucune comparaison avec mes élèves en difficulté d'autrefois. Encore moins avec des enfants que j'aurais élevés moi-même et vus grandir et évoluer.

Ça m'a donné une connaissance générale de l'enfant moyen.
Oui, j'avais bien sûr une petite puce, dans mon groupe de 4 ans, qui avait de la difficulté à descendre les escaliers, qui ne dessinait pas des formes concrètes et qui s'exprimait difficilement. Avec du recul, elle me fait drôlement penser à ma doudoune.
Oui, j'ai bien eu une petite fille qui me défiait toujours, voulait tout contrôler, que ses parents qualifiaient de "princesse", sous tous les sens du mot. Avec du recul, elle me fait drôlement penser au fils d'une bonne amie.

Mais je ne voyais que quelques heures par jour. Un enfant, qui m'était "prêté" le temps d'une année, 5 jours par semaine, en moyenne 7-8h par jour. 

Maintenant, j'ai des enfants à moi. Je côtoie aussi les enfants de mes amies, d'âges variés, allant du bébé naissant à la belle adolescente de 13 ans. J'ai suffisamment de variété pour avoir un peu de tout, de l'enfant surdoué en sport, à l'enfant sage et conciliant, à celui qui souffre d'un manque affectif suite à une séparation dont on ne connaît pas tous les détails jusqu'à celui ayant été diagnostiqué avec un trouble oppositionnel. Du plus "normal" à celui plus "différent", j'ai de tout. Et j'essaie de ne pas comparer.

Parce qu'en 2 essais, j'ai aussi créé deux petits êtres totalement différents.
Ils sont formidables, chacun à leur façon. Non, je ne suis pas objective, mais je crois avoir mérité 2 des plus splendides et fascinants specimens.
Juste dans ma maison, j'ai une belle variété de forces et de faiblesses. J'ai un modèle plutôt dans la norme et un modèle différent. J'aime le défi de gérer les 2, sur la même ligne.

Mais je remarque que j'ai, avec l'expérience du travail, ma vie sociale et mon vécu personnel, une connaissance élargie des enfants qui m'obligent à tous les voir d'un oeil différent. 
J'ai longtemps dit, après l'évaluation multi-disciplinaire de ma fille, que si tous les parents faisaient subir cette batterie de tests à leurs enfants, 90% ressortiraient de là avec un diagnostic. On a des noms pour tout, maintenant, même pour la différence qui autrefois n'en était pas une. Et connaître une si grande variété me pousse maintenant à voir des diagnostics sur des enfants dont les parents ne soupçonnent rien du tout. 

Je n'ai pas aimé l'idée d'aposer une étiquette à ma fille. Sauf que, même si ça ne se guérit pas, le savoir nous a ouvert les yeux et a démystifié la plupart de ses réactions. Quand je vois un parent se débattre avec le développement de son enfant, peu importe dans quelle sphère, je me dis toujours que... "s'il savait, il travaillerait peut-être avec des outils différents".

6 mars 2009

Juste au cas...

J'ai fait le tour de mes blogs habituels, mais, même si j'en ai "spottée" quelques-unes au hasard de mes visites, je me doute que ce sera une soirée remplie de surprenantes rencontres, tout de même!

Donc, je dis, moi aussi, que je serai, lundi soir au lancement des capsules web des Chroniques d'une mère indigne.
Si ma face vous dit quelque chose, vous saurez ;)

4 mars 2009

C'est ça, être matérialiste?

Je ne crois pas l'être.
Mais je dois dire, par contre, que pour moi, les souvenirs ont une place très importante.
Et c'est à ces objets-là que je m'accroche. 

Ce matin, en lisant Bettyloo , je me suis rendue compte que les souvenirs précieux peuvent aussi bien être "futurs" que "passés". Un carré de sable qui n'aura jamais réchauffé les petits pieds de son bébé sont tout autant un souvenir que la petite bouteille de parfum que ma maman portait.

Un souvenir d'odeur, aussi, même si ça ne se touche pas, peut rendre nostalgique. Mon fils a aussi ce petit "coin sent-bon" que je sniffe trop souvent depuis sa naissance. Mes enfants ont une odeur que je ne retrouve nulle part ailleurs. Leur peau douce. Mon chum aussi. Dans son creux d'épaule et de cou, surtout. 
Je les ai, près de moi, pour les sentir. Mais si, malheur, il devait leur arriver quelque chose, je perdrais ça. Doucement. Parce que ce n'est pas un souvenir matériel. Et misère que ça me manquerait.
Ma mère avait une odeur. Et parfois, même un souvenir si peu matériel peut se blottir au fond d'un petit tube et être retrouvé au gré de mes ennuis. Un jour, peut-être, le petit flacon ne sentira plus rien. Mais 3 ans plus tard, il sent encore ma maman. Et les yeux fermés, je me retrouve blottie contre elle, quelques secondes.

Malgré tout, je suis une "gardeuse". Je m'accroche aux souvenirs associés à un objet, comme si, si l'objet disparaissait, le souvenir fondrait lui aussi. Avec le temps et un certain travail psychologique, j'arrive à épurer ma vie de ses objets-souvenirs. J'ai réussi à vendre la bassinette qui a accueilli mes bébés alors que mon ventre ne suffisait plus. J'ai réussi à donner leur linge de bébé, aussi, qui sentait parfois encore un peu comme eux. (j'en ai gardé quelques-uns, par contre, et je l'assume TRÈS bien!).
Je garde toutes les photos, même les ratées, je garde beaucoup de dessins, des notes écrites à la main, des courriels touchants... je garde les petits bouts de papiers que ma mère me laissait dans ma boîte à lunch, ici et là, pour me dire bonne journée ma chouette ou encore pour me souhaiter bonne fête à l'heure précise de ma naissance.

Je garde encore trop. Mais lentement, j'épure. Lentement, la vie m'enlève certains souvenirs. Qui semblent anodins, tant qu'on a autre chose à quoi se raccrocher.
Et parfois, c'est le hasard qui décide pour moi. Au travers d'une corvée de vaisselle, un verre me glisse des mains et atterrit au fond du lavabo. Et mon coeur se serre. Je revois ma mère, dans la cuisine où elle était si souvent, en train de me préparer un "ice cream soda" comme on appelait, le verser dans ce grand et long verre, y mettre une paille de couleur qui plie dans tous les sens et me le tendre dans la porte qui donnait sur le balcon, un chaud après-midi d'été.

Je ne suis pas matérialiste. Mais je crois savoir apprécier qu'un simple objet peut, à lui seul, porter des centaines de doux souvenirs.