27 août 2009

Quand on sait....

En juillet 2008, notre vie a basculé.
En novembre 2003, nous avons mis au monde la plus merveilleuse des petites filles, l'aînée de nos enfants, la perle de nos yeux et le trésor de nos vies.
Cette princesse deviendra aussi notre plus grand défi personnel et familial, avec les années.
Juillet 2008, nous avons mis les pieds dans le monde d'à côté. Celui des familles "différentes" de la norme.
Raphaël, de par ses allergies alimentaires, avait déjà causé de multiples ajustements dans notre routine familiale.
Nos problèmes de maison et financiers, la mort de ma mère, la dépression/tendance suicidaire de mon père, la perte d'emploi de mon chum au printemps, tout cela et encore plus a mis à rude épreuve notre couple.

Mais nos enfants et notre amour ont eu raison de tout ça. Nous sommes restés une famille hors-norme et avons cogné à la porte d'un groupe "select" de gens qui comprendront ce que veut dire le mot "différent".

Notre fille a un handicap. Le mot nous est resté en travers de la gorge longtemps mais ce n'est ni une maladie, ni un virus, ni un trait de caractère.
Outre sa petite personne merveilleuse et éblouissante, Mélina est aussi une enfant dyspraxique.
La dyspraxie est invisible. On la voit et on sent qu'elle est différente. Mais à prime abord, elle est une enfant qui aime jouer, qui rit, qui chante, qui danse...
Mais elle se bat constamment pour arriver à mener sa vie comme une enfant de 5 ans. Son corps ne l'écoute pas.
La dyspraxie est un trouble du "comment faire". Les messages que son cerveau envoie à son corps se perdent en chemin. Plus elle vieillit, plus les mouvements au quotidien se compliquent et son handicap paraît.

Mélina est pleine de bonne volonté, elle travaille fort, elle est motivée et courageuse. Mais elle n'arrive pas à faire ce que les enfants de 5 ans font. Pédaler à 2 roues, se promener sur des barreaux horizontaux, nager, courir vite, sauter d'une chaise, tracer des ronds, ouvrir une attache de sac d'école, mettre ses bas à l'endroit, brosser toutes ses dents, ..

Ma doudoune commence l'école la semaine prochaine. L'écart se creusera certainement rapidement.
Elle aura une accompagnante 4 heures par semaine, le reste du temps, elle devra tenter de suivre un rythme trop rapide pour elle. Elle devra faire face à des obstacles aussi banals que d'ouvrir ses contenants de lunch, ranger ses effets dans son pupitre, s'habiller pour la récréation.

Je ne laisserai pas l'école avoir raison du sourire et de la soif d'apprendre de ma fille.
Étant éducatrice spécialisée de métier, je sais ce qui l'attend. J'ai confiance en elle et je lui laisse sa chance. Mais j'ai assez confiance en elle pour savoir aussi que même si l'école régulière ne l'amène pas où elle veut et peut aller, elle y arrivera quand même. Avec moi, avec nous.

L'école à la maison sera fort probablement une partie de notre quotidien, d'ici un an ou deux. Progresser à son rythme, en comprenant ses difficultés, en encourageant ses forces. En gardant sa motivation! Son désir d'apprendre. Sa confiance en elle.

Je participe à un concours et j'y sollicite votre aide. Avec cet argent, je ferai de mon bureau une salle de classe pour l'aider à progresser. Avec de l'ergothérapie et de l'orthophonie chaque semaine, j'ai de la thérapie à faire à la maison aussi. Je veux l'accompagner dans sa scolarité, autant parallèle à l'école que celle qu'on fera au complet ici.

Merci de votre aide!!! (c'est pas de la pitié qu'on cherche... ;) on ne fait pas pitié, si vous voyiez comment les enfants sont pleins de bonheur et de joie de vivre, on n'est pas à plaindre!!!
On garde la tête haute et on fonce devant... en soufflant très fort pour que le vent vire, enfin!

Vous pouvez voter une seule fois par jour avec un seul courriel. Il faut s'inscrire, mais ensuite, ça prend 20 secondes.
Voici le lien, je suis en tête de la liste francophone. (Berthiaume).

15 août 2009

Besoin de vous!!

Bonjour chers lecteurs(lectrices)...
Je vous sollicite (oui et je l'assume, je le fais si rarement..).
J'aurais besoin de votes. On peut le faire une fois par jour, ça ne prend que 2 minutes, même pas!!!

Sur le site de : http://www.homesense.ca/fr/BTC_contest_f.asp

Je suis en première place, pour l'instant. Mon texte parle de mon projet d'école à la maison pour ma fille, que j'aimerais bien réaliser dans mon bureau avec un peu "d'aide décorative et organisationnelle".

merci!! un petit vote par jour, je vous en suis déjà reconnaissante!!! :)
(Je précise qu'en regardant les noms, cliquez sur "Plus de votes" et non sur les entrées récentes.. vous me trouverez plus vite!! :) merci Coccinelle!)

10 août 2009

3 semaines...


Pour bien des gens, 3 semaines, ça représente les semaines de vacances qu'ils ont dans une année.Pour moi, maman à la maison depuis bientôt 6 ans, les vacances ne se comptent pas comme ça.
Mais depuis un an, exactement, nos semaines sont remplies et nos weekends servent à relaxer, comme la plupart des gens.
Mais pour nous, ce n'est pas parce qu'un des enfants a commencé l'école ou parce que maman est retournée au boulot. C'est parce qu'entre l'orthophonie, l'ergothérapie, les évaluations, les rendez-vous ici et là, la garderie, la pré-maternelle spécialisée, alouette, on a jonglé un horaire sur 5 jours toute l'année.
Nous sommes, nous aussi, arrivés au mois de juin à bout de souffle.
Congé d'ergo, congé de rendez-vous (presque!! j'en ai profité, oui, pour scéduler tous les rendez-vous qui n'ont jamais leur place pendant l'année - test d'allergie, optométriste, dentiste, vaccins...), bref des vacances. Des vraies, dans le grand sens du terme. Pour la première fois, on a vécu un changement dans notre quotidien, alors que les autres années, l'été arrivait doucement et les saisons changeaient, au rythme de notre vie de maison.

Cet été était un BESOIN. Pas une saison après une autre.
Se ressourcer, passer du temps en famille, déjeûner à 9h en pyjama, jouer dehors dans la noirceur. Faire l'épicerie juste quand il manque de nourriture, pas quand on a un trou de 2h dans l'horaire.

Cet été a fait du bien.
Mais cet été finit bientôt. Et notre vie de maison aussi.
3 semaines, c'est tout ce qui reste à ce que j'ai bâti pour mes enfants depuis 6 ans. Une vie à notre rythme, à jouer librement, à prendre les journées comme elles viennent.
Dans 3 semaines, la cloche va sonner. J'aurai beau me boucher les oreilles, cette année, elle va m'attendre sur le bord de la porte, dans toute sa splendeur jaune. J'ajusterai une dernière fois le chandail, le sac à dos, m'assurerai que les dents sont bien brossées, et plutôt que d'attacher ma toute belle dans ma voiture pour partir au gré du jour avec elle, je lâcherai sa petite main et la laisserai monter dans le gros autobus. La porte se fermera et ma vie changera. Comme ça. Comme elle est venue. Comme elle a commencé. Bien sûr, il y aura des larmes. Les miennes,
cachées, après. Sûrement les siennes aussi, probablement même plus une crise que juste
quelques larmes.
Commencer la maternelle quand on a des difficultés pour Mélina, c'est sauter dans le vide sans avoir entendu si le professeur de parachute a répondu oui à la question : "je suis bien attachée, le parachute est correct?" Ça fait peur, ça angoisse.

Pour tous les enfants, c'est un peu difficile. Pour Mélina, c'est une double grosse étape. Elle qui a parfois si peur du changement, parce qu'elle se réconforte dans ce qu'elle contrôle et maîtrise.
J'ai confiance et je sais que cet état de panique ne durera pas. Elle a pris de la maturité, ma toute belle, et elle sait maintenant éloigner sa main de la mienne sans prendre panique. Mais se laisser aller sera difficile.

Et ça me rattrape, aujourd'hui, à 3 semaines du grand moment. Un jour, quand elle était bébé, je la regardais en me disant que septembre 2009 était SI loin, que j'avais tellement de beau temps à passer avec elle. De tout ça ne reste que des poussières.
Bien sûr, elle reviendra chaque soir et on passera du temps ensemble. Bien sûr, y'a les weekends et les congés. Bien sûr, je suis chanceuse d'être à la maison pour l'accueillir à son retour.
Mais mon café ne goûtera pas pareil sans elle, le matin. Bonne ou mauvaise humeur, elle est là et elle change toutes les couleurs de mes jours.
J'ai aussi l'impression de sauter dans le vide et même si le professeur m'a dit que tout était OK, mon coeur bat trop vite. Et j'ai peur. Parce que des erreurs, même les professeurs en font. Ils sont humains... tout comme les pédiatres qui disent à une maman inquiète: "elle n'a rien votre fille, elle a juste grandi trop vite". Oh que là-dessus, t'avais raison, pédiatre incompétent!! Elle a juste grandi trop vite... Mais elle n'avait pas rien. Elle avait tout un cours d'escalade à prendre avant de se rendre à la montagne.