On est exagérément fiers lorsque notre enfant apprend ou réussit quelque chose qui, pour le "parent ordinaire", n'est qu'une suite logique du développement de son enfant.
Je ne vous cacherai pas que j'ai pleuré, quand ma fille a réussi à faire avancer son vélo!!
Oui, elle a encore un vélo à "4" roues, même à 8 ans, mais pour moi, juste qu'elle pédale était un exploit en soi.
Je ne vous cacherai pas que l'écouter lire est encore un réel bonheur, parce que, de façon réaliste, j'étais consciente qu'il se pouvait qu'elle n'y arrive pas.
Je ne vous cacherai pas que je souligne chaque effort, que je fête chaque réussite, que je m'accroche à chaque progrès, même s'il est souvent suivi d'une régression.
Je sais maintenant pourquoi on développe ce réflexe.
Parce que de s'accrocher à ces petits-grands bonheurs, c'est ce qui nous permet de mettre un pied devant l'autre, chaque jour, même dans la boue.
Même dans la boue des jours où on donnerait volontiers notre place à un parent moins épuisé, moins endeuillé, moins alourdi par sa valise remplie.
Même dans la boue des jours où notre enfant ne sait plus compter, où ses yeux se remplissent de larmes parce que dans sa tête, tout s'est embrouillé et qu'il a perdu son chemin.
Même dans la boue des jours où pour se ressourcer, notre enfant passe des heures à aligner des voitures. Sans sourire, sans plaisir. Juste pour se "re-grounder" avec la vie.
Ces jours-là, on se rappelle qu'il est vivant. Qu'il sait lire. Qu'il pédale à 4 roues. Qu'il sait dessiner un cercle. Qu'il parle. Qu'il aime. Qu'il a attaché son pantalon seul. Qu'il nous a rendu meilleur par sa force et son courage.
4 commentaires:
Magnifique !!Je te comprends tellement je vie exactement la meme chose !! Merci pour ce billet !!
Super billet. Je comprends tellement moi aussi... avec un enfant différent on apprend à apprécier les petites choses de la vie que bien des gens tiennent pour acquis.
Bravo à ta fille pour toutes ses réussites... et à vous aussi.
Julie
On aime nos enfants inconditionnellement, pour ce qu'ils sont.
Être la maman d'un enfant ''dys'', c'est avoir accès à une petite lorgnette que les mamans des enfants-pas-dys n'ont peut-être pas...qui permet d'apprécier des petits détails et qui redonne aux choses leur importance véritable.
Mais il faut savoir s'arrêter, regarder et apprécier ce qu'on aperçoit dans cette petite
lunette d'approche...et toi, tu sais! Ce n'est pas toujours facile, mais c'est si important. J'aime la phrase avec laquelle tu termines ton billet. Oui, c'est ça qui est important: cet enfant respire, sait savourer la vie à sa manière, est heureux, sait tout de même faire certaines choses (quand même!), progresse. Est aimé et aime. Et c'est ça qui est vraiment important. C'est ça, le fondamental de la vie.
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