On est exagérément fiers lorsque notre enfant apprend ou réussit quelque chose qui, pour le "parent ordinaire", n'est qu'une suite logique du développement de son enfant.
Je ne vous cacherai pas que j'ai pleuré, quand ma fille a réussi à faire avancer son vélo!!
Oui, elle a encore un vélo à "4" roues, même à 8 ans, mais pour moi, juste qu'elle pédale était un exploit en soi.
Je ne vous cacherai pas que l'écouter lire est encore un réel bonheur, parce que, de façon réaliste, j'étais consciente qu'il se pouvait qu'elle n'y arrive pas.
Je ne vous cacherai pas que je souligne chaque effort, que je fête chaque réussite, que je m'accroche à chaque progrès, même s'il est souvent suivi d'une régression.
Je sais maintenant pourquoi on développe ce réflexe.
Parce que de s'accrocher à ces petits-grands bonheurs, c'est ce qui nous permet de mettre un pied devant l'autre, chaque jour, même dans la boue.
Même dans la boue des jours où on donnerait volontiers notre place à un parent moins épuisé, moins endeuillé, moins alourdi par sa valise remplie.
Même dans la boue des jours où notre enfant ne sait plus compter, où ses yeux se remplissent de larmes parce que dans sa tête, tout s'est embrouillé et qu'il a perdu son chemin.
Même dans la boue des jours où pour se ressourcer, notre enfant passe des heures à aligner des voitures. Sans sourire, sans plaisir. Juste pour se "re-grounder" avec la vie.
Ces jours-là, on se rappelle qu'il est vivant. Qu'il sait lire. Qu'il pédale à 4 roues. Qu'il sait dessiner un cercle. Qu'il parle. Qu'il aime. Qu'il a attaché son pantalon seul. Qu'il nous a rendu meilleur par sa force et son courage.
