La vie t'arrache à moi..
Qui consolerait mes peines..
Où trouverais-je la joie... (Marjo)
En écoutant un film, en entendant une chanson, en écoutant les nouvelles, en lisant des blogues...
Il me vient toujours une image.. une série d'images...
S'il fallait qu'un jour il arrive quelque chose à un de mes enfants..
Juste y penser et j'en pleure. J'ai le ventre qui se serre.
S'il fallait qu'un jour, une des petites chambres soit vide de jeux d'enfants. Que le lit reste pour toujours défait. Que tout dans une maison rappelle l'horreur de la chose. Les souliers sur le bord de la porte. Le bricolage pas terminé sur la table de la cuisine. Le linge qu'on ose plus laver. L'odeur qui disparaît doucement. Les photos où on entend de moins en moins les rires dans notre tête. La douceur des cheveux, la force des crises, les pleurs la nuit, les jouets qui traînent...
Si je n'ai qu'un souhait à faire, c'est de ne jamais vivre cette atrocité. Ni moi ni personne qui m'est chère.
Raphaël me questionne souvent sur la mort. Il souhaite que je vive très très vieille pour qu'on meurt en même temps, pour ne pas s'ennuyer de moi. Il est bien philosophe pour un petit bonhomme de 5 ans.
La "logique" veut qu'on enterre nos parents, plutôt que l'inverse. Je sais déjà toute la peine que ça leur infligera.
Je crains ce moment. Celui où la vie nous séparera, d'un côté ou de l'autre. Ça fait mal jusque dans les trippes d'y penser.
Je suis peut-être une grande sentimentale tragique. Je me permets de profiter de chaque minute possible avec mes enfants. Je m'imprègne de les regarder grandir. Je garde tout, je mémorise tout. Et chaque fois que la vie me rappelle qu'elle est fragile, je m'assure d'aller leur faire un câlin supplémentaire.