31 décembre 2013

Ça fait 8 ans...

Déjà.

8 ans qu'à cette heure-ci, le téléphone sonnait.

Tu avais quitté. Tu nous laissais sans toi, pour toujours.

Maintenant, tu n'es plus toute seule, où que tu sois. C'est moi qui le suis.

Parce que je sais ce qu'est l'amour d'une mère, je sais que tu es encore quelque part. Impossible que tu m'aies abandonnée...

Mais ma vie n'est plus la même sans toi.
Même après 8 ans, mes souvenirs sont toujours teintés de larmes.
Et cette année, je ne partage pas mes larmes de départ avec papa. Il trouvait ce jour si difficile.
Je prendrai un verre à l'année qui se termine, et à la nouvelle année sans vous qui commencera.

Tu me manques maman. Tous les jours.

Ta pinotte. xx

30 décembre 2013

2014, mot phare

Il s'est imposé à moi, il y a quelques semaines...
Encore une fois, plus récemment, lorsque j'ai été interpelée par un statut Facebook qui demandait nos témoignages.
Puis, encore hier, devant moi, sans aucune subtilité.

Et puis, ce matin, je fais ma tournée de lectures sur le web et je tombe ici: Les (Z)imparfaites
En plus d'y voir au moins une de mes citations, ça me confirme que je ne serai pas originale cette année.

Malgré tout, il n'y a aucun autre mot phare qui peut être "le bon" pour moi en 2014.

2013 n'en a pas eu...
2012: Renouer 
2011: Simplicité
2010: Équilibre

Cette année, en 2014, je vais "lâcher prise".

Je dis souvent, un peu à la blague mais avec un fond de vérité, que je suis une "TOC" (trouble obsessif-compulsif) dans une famille de "TDA" (trouble déficitaire de l'attention).
Bien qu'une seule en soit diagnostiquée officiellement, j'ai de forts soupçons pour les deux autres. En plus, ce sont des gars, avec leur légendaire souci du détail et de la perfection! (hum!!)

Lâcher prise, dans ma vie de tous les jours, va s'appliquer sur plusieurs plans.

*Scolaire: je ne suis pas orthopédagogue, ni prof, ni orthophoniste, ni ergothérapeute, ni psy. Je suis une maman. Les devoirs, c'est la job de mes enfants. Ma job, les soutenir. La job de l'école? Les adapter, les ré-expliquer. Je soutiendrai mes enfants comme tous les autres parents et je lâcherai prise sur ce qui ne peut être fait. Je ne gâcherai pas ma relation et des moments positifs avec mes enfants. Je m'implique, mais je ne me sur-implique plus.

*Vie personnelle: Lâcher prise sur le ménage. Sur mes relations amicales qui me pèsent, pour certaines. Sur un horaire qui se veut surchargé, malgré ma décision de terminer à 13h tous les jours. Lâcher prise sur la réalité "handicap" de notre vie. Sur la réalité "maladie" de notre vie. Sur le lavage. Sur le désordre. Sur les menus. Sur les spéciaux. Je lâcherai prise sur ce qui était ma famille, avant celle-ci. J'ai apposé ma dernière signature sur les trucs suite au décès de mon père. Un dernier appel à ma soeur pour qu'elle fasse ses démarches (et ensuite, ça lui appartient..) et un envoi par courrier et je laisserai aller.

*Travail: Cette année se termine mes contrats. En août. 2014 risque donc d'être une année de changement d'emploi, à moins d'un miracle qui n'arrivera pas. Je lâche donc prise sur ce sur quoi je n'ai pas de contrôle, sur ce miracle que j'aimerais voir arriver. Je prends les choses en main et j'agis. Je trouverai un emploi qui correspond à ma réalité familiale et qui m'offrira de beaux défis. Et on verra ce qui arrivera.

En lâchant prise, j'accepte l'imperfection. J'ai toujours réussi à la tolérer, mais elle me gruge.
Je ne peux pas m'asseoir sur le divan pour lire le samedi après-midi si la vaisselle du dîner n'est pas faite. Je peux, mais je n'en profiterai pas. Mon cheminement m'amènera donc à mieux profiter des moments de qualité avec les gens (moi, ma famille, mes amis, ...) sans me soucier des "il faut".

J'espère, en lâchant prise, devenir aveugle face à l'imperfection, pour certains aspects de ma vie. Et pour ceux que je ne pourrai ignorer, me sentir zen face à leur existence.

En 2014, je lâche prise. Moi aussi.

13 décembre 2013

Verdict: coupable.

Impossible d'écouter ce que les autres ont à dire.
Je me raisonne. Ça n'aurait peut-être rien changé. Peut-être que si. Mais on ne peut pas savoir.
Je ne serai jamais condamné, parce qu'il n'y a pas de preuves.

Et pourtant, je me condamne moi-même.

Pourtant, je regrette.

Et en regrettant, je regrette de regretter.

Parce que sans elle, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui.
Parce que sans cette petite parcelle de ciel dans ma vie, je ne sais pas ce que ma vie aurait été dans les 10 dernières années.

Elle est, et sera toujours, ma magicienne.
Elle est celle qui change le noir en bleu et toutes les autres couleurs en rose.

Elle est ce que j'ai de plus précieux, tout en étant ce que j'ai de plus lourd.

Parce qu'il ne se passe pratiquement pas une journée sans que j'y pense.
Et si j'avais su que j'étais enceinte avant? Si je n'avais pas consommé ces verres de vin et ces drinks à un party de fête alors qu'elle grandissait dans mon ventre et que je ne le savais pas?
Et si... et si j'avais pris la décision fatale, de peur de payer pour mes erreurs inconscientes?

Je lui aurais certes épargné d'avoir une vie si difficile.
Je nous aurais épargné de vivre deuil par dessus deuil...
Mais je nous aurais aussi privé de la plus merveilleuse petite poussière d'étoile que je n'aie jamais rencontrée.

Ce serait mentir que de dire que je ne me suis jamais dit "j'aurais dû..."
Parce que je me sens coupable. Parce que personne ne me donnera jamais la réponse à ma question.
Personne ne me dira jamais si c'est de ma faute ou pas si ma fille est comme ça.

C'est peut-être mieux ainsi. S'il fallait que je le sois, coupable... Je ne vivrais pas bien avec cette réponse.

On ne me la donnera pas. Et je me répète que j'ai pris la bonne décision, parce qu'elle m'a permis de mettre au monde cette fantastique petite merveille aux yeux verts et aux boucles d'or.

Mais dans mon coeur de mère, la culpabilité y est pour toujours.
Je l'atténue avec des douceurs, avec des fiertés, avec tous les encouragements que l'on reçoit et avec chaque sourire qu'elle me donne, chaque baiser sincèrement donné et chaque "je t'aime", qu'ils soient écrits par sa petite main maladroite ou chuchoté dans mon oreille avec un câlin trop fort.

Je me sens malgré tout coupable. Parce qu'il y aura toujours une miette, quelque part dans mon cerveau et dans mon coeur, qui me dit que "et si j'avais su...", les choses auraient peut-être été différentes.

Après la dyspraxie, après le TDAH, après l'autisme, on se croyait bien parés à affronter la vie avec elle.
2013 nous amène encore sur un autre chemin.

Oui, c'est la même petite fille.
Mais laissez-moi pleurer celle qu'elle aurait dû être.
Laissez-moi crier l'injustice que tout tombe sur sa petite personne qui ne demandait qu'à vivre et être heureuse.
Laissez-moi me sentir écrasée par la lourdeur de sa vie et de mon inquiétude face à son avenir.

Laissez-moi pleurer de toutes les larmes de mon corps la petite fille de 10 ans que j'aurais dû avoir, mais que je n'ai pas.

Je l'attends. Impatiemment. Au retour de l'école...
Elle ne saura jamais pourquoi. Elle ne saura pas que mon câlin d'aujourd'hui ne sera pas comme les autres.
Aujourd'hui, je sais que c'est ma doudoune de 6 ans et demi que je serrerai dans mes bras, le plus fort que je peux, et jusqu'à ce qu'elle se détache.

C'est un câlin qui voudra tout dire.
Je t'aime.
Et je m'excuse.
Parce que si c'est la moindre miette de ma faute, je mettrai tout mon être à me faire pardonner jusqu'à la fin de mes jours...