25 mars 2013

Motivation et tâches

Avec une grande fille dyspraxique, autiste et TDAh, j'ai dû faire plusieurs adaptations dans la maison.
Depuis quelques mois, j'ai un doute grandissant que fiston, bientôt 8 ans, souffre aussi d'un TDAH.
Pour l'instant, il performe excessivement bien à l'école, alors je ne pousse pas les évaluations, mais je sais que ça commence à le déranger pour son organisation personnelle à la maison.

Après de multiples tableaux de pictogrammes pour les routines, de calendriers, de chemin des récompenses... Je dois continuer à ajuster.
Une technique ne fonctionne pas très longtemps et si en plus elle demande trop de travail, on l'abandonnera plus vite qu'elle ne cessera d'être efficace.

J'ai donc développé une nouvelle façon de motiver les enfants à faire leurs petites tâches et à devenir autonomes face à leurs responsabilités.

À noter, j'ai commencé petit, pour m'assurer de bien ancrer le processus et leur faire vivre des succès.

Voici donc un des deux tableaux:

Ça, c'est la feuille des tâches obligatoires quotidiennes.
Les enfants se relaient pour nourrir et donner de l'eau aux chiens, ils doivent s'occuper de leurs vêtements/sacs dans l'entrée, ne pas laisser traîner leur boîte à lunch et ramasser leur table au complet.
Ce sont des tâches qu'ils sont habitués de faire.
Le défi? Le faire et venir eux-mêmes cocher leur feuille.
Ça, c'est la portion : je développe ton autonomie et ton sens des responsabilités.
Si les 5 cases ne sont pas cochées lorsqu'ils vont se coucher, je ne donne PAS les 50$.
(À noter, ce ne sont pas des vrais dollars. J'utilise de l'argent Monopoly!! ... à élaborer plus bas)

Ils ont chacun leur feuille de tâches obligatoires, mais ils ont aussi une feuille bonus, sur laquelle j'ai inscrit quelques tâches que j'apprécie qu'ils fassent, qui ne font pas encore partie officiellement de leur routine et que je veux motiver à les intégrer.

La partie la plus difficile pour ma fille? S'assurer de cocher ses cases. À la fin de la journée ses tâches sont toujours faites, mais le tableau reste parfois à demi rempli. Elle y travaille fort.
Pour l'instant, Raphaël, ça va bien! J'augmenterai bientôt le nombre, pour lui.

Les dollars Monopoly ainsi ramassés s'accumulent et leur servent à magasiner dans le "magasin des privilèges".
Premièrement, en utilisant de l'argent, on travaille les additions chaque fois qu'ils veulent compter leur total. Additionner les 1-5-10-20-50-100-500$... pas facile pour ma belle. Raphaël est capable et il adore faire des paquets de "petit argent" pour avoir un plus gros billet.
"Maman, tu m'échanges mon 50, mes deux 20 et mes deux 5 pour un 100$, svp?".

Ensuite, ils choisissent s'ils veulent des petites récompenses plus souvent ou des grosses récompenses moins souvent.
Le prix des privilèges va de 200$ à 1500$.
Mélina apprécie en acheter souvent. Raphaël se fait parfois des défis et en amasse beaucoup pour avoir un gros privilège.

Des exemples de privilèges? (la majorité ne coûte rien ou pratiquement rien).

-Jouer 1h à la Wii.
-Avoir un congé de tâches pour la journée.
-Jouer 30 minutes sur le téléphone de maman.
-Se coucher 15 minutes plus tard.
-Commencer son dodo dans le lit des parents.
-Faire un cinéma-maison à ton goût.
-Piger dans le sac à surprises.

Il y a de grands privilèges (très coûteux), comme aller déjeûner au resto avec un parent, un budget de 20$ pour un jouet au magasin, louer un jeu de Wii pour la fin de semaine...

Voici donc le système en cours, chez nous, ces temps-ci.
On travaille les mathématiques, la responsabilisation, l'autonomie, le sens de l'économie, la persévérance, l'entraide...

Ça vous inspire?

19 mars 2013

Pâques

Normalement, Pâques arrive en même temps (ou presque) que la fête de 3 des 4 enfants de la famille.

On fête, mais semi.. puisque les anniversaires prennent beaucoup plus de place!

Cette année, Pâques est 3 semaines avant tous ces anniversaires, alors ce sera une fête "à part". Et paf, me voilà à ne pas savoir quoi en faire...

J'ai reçu, de la part de Kinder, un gros panier de Pâques, rempli de gâteries.
Les enfants sont heureux, chocolats+jouets font si bon ménage.

Mais on s'est quand même questionnés.. Que fera-t-on de Pâques?

Il y a quelques années, quand les enfants étaient petits, j'avais organisé une chasse aux trésors. Leur petit cadeau de Pâques était caché, et le lapin avait laissé des indices colorés partout dans la maison.. (indice numéro 1 amenant à l'indice numéro 2, etc.)

Maintenant qu'ils sont plus grands, je ne veux pas insister sur le lapin de Pâques et miserai plutôt sur de bons moments sucrés en famille.
Nous irons bruncher chez grand-maman avec cousin-cousine-tante et oncle.

Dans ce panier cadeau se trouvaient des oeufs à décorer/peinturer. Ce sera certainement le début d'un blitz de bricolages thématiques.
J'ai quelques idées ici: http://pinterest.com/tigrou/paques/

Les gros chocolats commerciaux ne feront pas partie de la fête, puisque ma fille n'en mange que si peu à la fois et que mon fils réagit aux grosses quantités de chocolat au lait. Les petits Kinder comblent notre dent sucrée. Et les jouets, lorsque mes enfants les déballent en double ou triple, font le bonheur des petits à mon travail :)

Parlant de Kinder, n'hésitez pas à aller cliquer « j’aime » sur la page Facebook de Kinder Canada pour la cause de Réseau Enfants-Santé. Kinder remettra 1 $ pour chaque nouveau clic entre le 1er et le 31 mars jusqu’à concurrence de 25 000 $.

Joyeux préparatifs de Pâques!!! :)

Mars tremble...

Il y a 2 ans, mars a tremblé, un tremblement de terre très bien ressenti.
Il y a 10 ans, mars a tremblé, un test de grossesse positif, le premier, me nommant "maman".
Il y a 19 ans, mars a tremblé, la mort de ma grand-maman, mon dernier grand-parent.
Il y a 22 ans, mars a tremblé, la mort de mon meilleur ami, à 11 ans, accidentelle. (http://doudouneetcie.blogspot.ca/2011/03/la-terre-tremble-meme-date-20-ans-plus.html)

Le mois de mars remet certaines choses en question. 
Le mois de mars signifie la fin de l'hiver (quoiqu'en congé-tempête aujourd'hui avec les enfants).

Une envie de renouveau. Une envie de tout changer.
Pourtant, mars revient chaque année avec sa même constatation.
On n'est pas là pour rester, on est là pour accomplir.

Mon plus grand accomplissement court, sur 4 petits pieds, grandissant sans cesse.

Ils font le plus grand bordel possible en un temps record, ils laissent des miettes de toast sur la table après le déjeûner, ils laissent une flaque sous le pot de savon dans la salle de bains.
Ils sont incapables de garder leur salle de jeux propre et rangée, ils ont une tonne de livres empilés sur leur table de nuit, ils mettent des Legos sous mes orteils à force d'en faire tout le temps, ils remplissent les murs de dessins colorés. 

Ils savent s'exciter devant un petit rien.
Ils savent s'occuper avec des petits riens, aussi.

La preuve?
Ils jouent à l'hôtel depuis hier soir. 
Pourquoi?
Ils avaient le mot "réception" à étudier dans leur liste de vocabulaire cette semaine. Devinez l'explication que je leur ai donnée ?

Des petites choses toutes simples.
Même quand tout tremble. Eux, ils ont les pieds ancrés dans la vraie vie. Et ils accomplissent à fond!

CRÉDIT PHOTO: Annie Garofano, photographe.

15 mars 2013

Notes scolaires et cie.

Cette semaine était la semaine des bulletins.

Chaque fois, je m'épate de voir la fierté de certains parents face aux "notes" en chiffres des enfants..
Je préfèrerais grandement avoir un commentaire dans chaque section plutôt qu'un chiffre, j'aime savoir comment mon enfant se comporte, comment il s'organise dans son travail, son niveau d'intérêt, sa compétence et sa motivation au travail, sa capacité à travailler en équipe, de quoi a l'air son pupitre...

Les notes servent à classer les élèves, c'est bien évident. Elles sont "nécessaires".
Mais pour moi, elles ne sont qu'accessoires.
Mes enfants se "fendent le derrière" (désolée l'expression) quotidiennement à l'école.
Ils travaillent fort, tous les deux. Redoublent d'efforts, cherchent à comprendre, trouvent ça parfois difficile puis sont fiers de savoir comment faire, aiment voir leur progression depuis le début de l'année.

Bien sûr que j'aime voir des chiffres élevés.
Bien sûr que 100%, on dit "ouf wow".
Mais qu'en est-il de ce 80 si durement gagné? De ce 50 travaillé si fort jour après jour, qui aurait été un 32 il y a 6 mois tellement il y a eu d'efforts mis... ?

Je suis fière. Fière de dire que mon fils n'éprouve aucune difficulté scolaire, même si selon ses dires, il trouve l'anglais difficile.
Je suis fière. Fière de dire que ma fille a augmenté plusieurs de ses notes lors de cette deuxième étape, qu'elle met son 400% quotidiennement et que ses notes, ce sont probablement le maximum qu'elle peut atteindre. Pour un enfant, le maximum c'est 100. Pour un autre, ce sera 45. Gardez-le en tête lorsque vous mettez les yeux sur le bulletin.

Je suis fière d'en avoir fait des travaillants, des enfants intéressés par leurs apprentissages scolaires, respectueux de leur enseignante et des enfants autour d'eux.
Je suis encore plus fière lorsqu'ils ramènent leurs méritas de bonne conduite, étape après étape, depuis le début de leur parcours scolaire.

On travaille tous fort. Et ici, on a tous les notes qu'on mérite avec les efforts dans le tapis.

Je me souviens, petite, de 1ère à 6ème année, j'étais une première de classe.
Les rares "pas 100%" que j'ai obtenus laissaient ma mère intriguée, mais jamais eu de pression. Parce que 98, c'était plutôt proche de 100.
Puis PAF, 6ème année, j'ai eu 59% dans mon examen de table de multiplication du 9.
59, quand tu as toujours eu 100, ça fait mal. Ça fait mal à l'orgueil.
Ça te met devant TA bête noire.

Elle m'a toujours suivie, cette note. Ma bête noire, c'était les maths. Puis se sont ajoutées les sciences.
Malheureusement, je n'avais pas appris à mettre beaucoup d'efforts. Ça ne m'a pas tant nui, mais j'ai réalisé que bûcher et avoir "sa" meilleure note, ça vaut de l'or. Mes enfants le savent déjà.

Bonne remise de bulletins!!!

12 mars 2013

Relâche: relâchement ou gestion supplémentaire?

Il me semble avoir vu arriver l'ombre de la relâche très tôt cette année.
En ayant plusieurs amies profs, j'ai réalisé que plusieurs attendaient la relâche dès le début février...

Les journaux se sont mis à en parler, les articles sur le web, les statuts Facebook, les annonces publicitaires.. Partout!!!

Et puis, paf, ça m'a frappé de plein fouet.

Mais QUE ça prend de la place, la relâche.

Mes enfants avaient hâte, bien sûr. Moi aussi, pour eux. Puisque nous, on travaillait à la relâche.

Et bang, on ne fait plus partie des statistiques. Plus rien ne s'adresse à nous.
Tout le Québec semble s'arrêter pour une semaine, tellement la pub familiale devient imposante à quelques jours de ce congé!

Congé qui arrive, tout de même, tôt après les deux semaines de congé des Fêtes.
Aucun prof ne vous dira que c'est rapide. Aucun élève non plus.
Le parent qui travaille vous dira qu'en plus de l'été, des vacances de Noël et des nombreuses pédagos, ce congé n'en est pas toujours un de "relâchement".

On nous propose des centaines de sorties trippantes (et très chères et très bondées de monde!!), on nous fait la liste de tout ce qu'on pourrait faire pour en profiter avec nos enfants, on idolâtre le pyjama, les restos nous offrent des gratuités/méga rabais pour attirer l'enfant qui trippe sur la bouffe du resto et la maman qui trippe sur le congé popotte...

Mais.. qui s'inquiète des enfants qui ne relâcheront pas vraiment? Ceux qui, à part de ne pas avoir à gérer le stress scolaire et les devoirs/leçons, ne relâcheront pas tout à fait. Ceux pour qui le cadran sonnera, chaque matin, et qui iront au camp, chez grand-maman, chez une amie, alouette... Parce que de fermer service de garde et n'offrir aucun "backup plan" aux parents, c'est prendre pour acquis que tout le monde PEUT relâcher.

C'est difficile de voir toute l'attention portée à la relâche et se sentir compétents face à ce congé quand justement, on n'est pas en congé.

Faute de gardienne, j'ai fini par prendre 3 jours -à mes frais- sur les 5 jours de la semaine. Trois jours sans paye o ù j'ai décidé de ne pas dépenser l'argent que je ne gagnais pas et de faire profiter de ma présence à mes enfants (qui n'auront trouvé le repos que le dernier vendredi.. c'est tout dire que ça leur aurait pris un VRAI congé pour se remettre ...)

Aucun resto à rabais, aucun cinéma (sauf dans mon salon, là où on n'avait pas à partager notre bulle avec des inconnus), aucune sortie (sauf pour aller glisser sur une bute dans un fond de champs)...
J'ai vu passer certains programmes de relâche et non, ça ne m'allait pas. C'est à croire qu'il faudrait changer son titre de congé, si on planifie cette semaine comme un voyage touristique en groupe.

J'ai eu la chance d'entendre "je sais pas quoi faire" et de voir mes enfants regarder le temps passer. Toute une richesse.
Quand je leur ai demandé de faire le bilan de leur semaine, leur activité préférée... ? La journée passée chez mon amie (qui les a gardés une demie-journée que je travaillais) et la soirée avec eux. Et pas pour le resto qui a clôturé la soirée avec de délicieux sushis, mais pour la présence et le fun de jouer autant qu'ils voulaient avec des amis qu'ils adorent. Journée sans horaire, au gré de nos envies respectives.

Ça. Et la partie de Monopoly (qu'on a pu jouer au COMPLET!!), et la glissade jusqu'à ce qu'ils se tannent, et les films et le bon popcorn fait dans ma machine..


L'année prochaine, coûte que coûte, je prends la relâche en congé.
Et je relâcherai.
Je fermerai Facebook et la télé 2-3 semaines avant, sûrement... Et j'offrirai ce que mes enfants aiment. La simplicité d'un matin en pyjama à jouer aux Legos, se coucher plus tard et écouter un DVD de la maison tous les soirs, manger quand on a faim, jouer dehors sans regarder l'heure...

Pour moi, c'est ÇA la relâche. Ça a toujours été ça.
Travailler cette année m'a juste fait remarquer que ce n'est pas ce qu'on nous vend. Mais je sais que je ne suis pas la seule.
Et je sais qu'avoir accordé tant de place aux petits bonheurs tout simples de la vie aura été payant, dans le passé. La preuve, la relâche ne m'a rien coûté. Sauf mon salaire.....