31 décembre 2013

Ça fait 8 ans...

Déjà.

8 ans qu'à cette heure-ci, le téléphone sonnait.

Tu avais quitté. Tu nous laissais sans toi, pour toujours.

Maintenant, tu n'es plus toute seule, où que tu sois. C'est moi qui le suis.

Parce que je sais ce qu'est l'amour d'une mère, je sais que tu es encore quelque part. Impossible que tu m'aies abandonnée...

Mais ma vie n'est plus la même sans toi.
Même après 8 ans, mes souvenirs sont toujours teintés de larmes.
Et cette année, je ne partage pas mes larmes de départ avec papa. Il trouvait ce jour si difficile.
Je prendrai un verre à l'année qui se termine, et à la nouvelle année sans vous qui commencera.

Tu me manques maman. Tous les jours.

Ta pinotte. xx

30 décembre 2013

2014, mot phare

Il s'est imposé à moi, il y a quelques semaines...
Encore une fois, plus récemment, lorsque j'ai été interpelée par un statut Facebook qui demandait nos témoignages.
Puis, encore hier, devant moi, sans aucune subtilité.

Et puis, ce matin, je fais ma tournée de lectures sur le web et je tombe ici: Les (Z)imparfaites
En plus d'y voir au moins une de mes citations, ça me confirme que je ne serai pas originale cette année.

Malgré tout, il n'y a aucun autre mot phare qui peut être "le bon" pour moi en 2014.

2013 n'en a pas eu...
2012: Renouer 
2011: Simplicité
2010: Équilibre

Cette année, en 2014, je vais "lâcher prise".

Je dis souvent, un peu à la blague mais avec un fond de vérité, que je suis une "TOC" (trouble obsessif-compulsif) dans une famille de "TDA" (trouble déficitaire de l'attention).
Bien qu'une seule en soit diagnostiquée officiellement, j'ai de forts soupçons pour les deux autres. En plus, ce sont des gars, avec leur légendaire souci du détail et de la perfection! (hum!!)

Lâcher prise, dans ma vie de tous les jours, va s'appliquer sur plusieurs plans.

*Scolaire: je ne suis pas orthopédagogue, ni prof, ni orthophoniste, ni ergothérapeute, ni psy. Je suis une maman. Les devoirs, c'est la job de mes enfants. Ma job, les soutenir. La job de l'école? Les adapter, les ré-expliquer. Je soutiendrai mes enfants comme tous les autres parents et je lâcherai prise sur ce qui ne peut être fait. Je ne gâcherai pas ma relation et des moments positifs avec mes enfants. Je m'implique, mais je ne me sur-implique plus.

*Vie personnelle: Lâcher prise sur le ménage. Sur mes relations amicales qui me pèsent, pour certaines. Sur un horaire qui se veut surchargé, malgré ma décision de terminer à 13h tous les jours. Lâcher prise sur la réalité "handicap" de notre vie. Sur la réalité "maladie" de notre vie. Sur le lavage. Sur le désordre. Sur les menus. Sur les spéciaux. Je lâcherai prise sur ce qui était ma famille, avant celle-ci. J'ai apposé ma dernière signature sur les trucs suite au décès de mon père. Un dernier appel à ma soeur pour qu'elle fasse ses démarches (et ensuite, ça lui appartient..) et un envoi par courrier et je laisserai aller.

*Travail: Cette année se termine mes contrats. En août. 2014 risque donc d'être une année de changement d'emploi, à moins d'un miracle qui n'arrivera pas. Je lâche donc prise sur ce sur quoi je n'ai pas de contrôle, sur ce miracle que j'aimerais voir arriver. Je prends les choses en main et j'agis. Je trouverai un emploi qui correspond à ma réalité familiale et qui m'offrira de beaux défis. Et on verra ce qui arrivera.

En lâchant prise, j'accepte l'imperfection. J'ai toujours réussi à la tolérer, mais elle me gruge.
Je ne peux pas m'asseoir sur le divan pour lire le samedi après-midi si la vaisselle du dîner n'est pas faite. Je peux, mais je n'en profiterai pas. Mon cheminement m'amènera donc à mieux profiter des moments de qualité avec les gens (moi, ma famille, mes amis, ...) sans me soucier des "il faut".

J'espère, en lâchant prise, devenir aveugle face à l'imperfection, pour certains aspects de ma vie. Et pour ceux que je ne pourrai ignorer, me sentir zen face à leur existence.

En 2014, je lâche prise. Moi aussi.

13 décembre 2013

Verdict: coupable.

Impossible d'écouter ce que les autres ont à dire.
Je me raisonne. Ça n'aurait peut-être rien changé. Peut-être que si. Mais on ne peut pas savoir.
Je ne serai jamais condamné, parce qu'il n'y a pas de preuves.

Et pourtant, je me condamne moi-même.

Pourtant, je regrette.

Et en regrettant, je regrette de regretter.

Parce que sans elle, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui.
Parce que sans cette petite parcelle de ciel dans ma vie, je ne sais pas ce que ma vie aurait été dans les 10 dernières années.

Elle est, et sera toujours, ma magicienne.
Elle est celle qui change le noir en bleu et toutes les autres couleurs en rose.

Elle est ce que j'ai de plus précieux, tout en étant ce que j'ai de plus lourd.

Parce qu'il ne se passe pratiquement pas une journée sans que j'y pense.
Et si j'avais su que j'étais enceinte avant? Si je n'avais pas consommé ces verres de vin et ces drinks à un party de fête alors qu'elle grandissait dans mon ventre et que je ne le savais pas?
Et si... et si j'avais pris la décision fatale, de peur de payer pour mes erreurs inconscientes?

Je lui aurais certes épargné d'avoir une vie si difficile.
Je nous aurais épargné de vivre deuil par dessus deuil...
Mais je nous aurais aussi privé de la plus merveilleuse petite poussière d'étoile que je n'aie jamais rencontrée.

Ce serait mentir que de dire que je ne me suis jamais dit "j'aurais dû..."
Parce que je me sens coupable. Parce que personne ne me donnera jamais la réponse à ma question.
Personne ne me dira jamais si c'est de ma faute ou pas si ma fille est comme ça.

C'est peut-être mieux ainsi. S'il fallait que je le sois, coupable... Je ne vivrais pas bien avec cette réponse.

On ne me la donnera pas. Et je me répète que j'ai pris la bonne décision, parce qu'elle m'a permis de mettre au monde cette fantastique petite merveille aux yeux verts et aux boucles d'or.

Mais dans mon coeur de mère, la culpabilité y est pour toujours.
Je l'atténue avec des douceurs, avec des fiertés, avec tous les encouragements que l'on reçoit et avec chaque sourire qu'elle me donne, chaque baiser sincèrement donné et chaque "je t'aime", qu'ils soient écrits par sa petite main maladroite ou chuchoté dans mon oreille avec un câlin trop fort.

Je me sens malgré tout coupable. Parce qu'il y aura toujours une miette, quelque part dans mon cerveau et dans mon coeur, qui me dit que "et si j'avais su...", les choses auraient peut-être été différentes.

Après la dyspraxie, après le TDAH, après l'autisme, on se croyait bien parés à affronter la vie avec elle.
2013 nous amène encore sur un autre chemin.

Oui, c'est la même petite fille.
Mais laissez-moi pleurer celle qu'elle aurait dû être.
Laissez-moi crier l'injustice que tout tombe sur sa petite personne qui ne demandait qu'à vivre et être heureuse.
Laissez-moi me sentir écrasée par la lourdeur de sa vie et de mon inquiétude face à son avenir.

Laissez-moi pleurer de toutes les larmes de mon corps la petite fille de 10 ans que j'aurais dû avoir, mais que je n'ai pas.

Je l'attends. Impatiemment. Au retour de l'école...
Elle ne saura jamais pourquoi. Elle ne saura pas que mon câlin d'aujourd'hui ne sera pas comme les autres.
Aujourd'hui, je sais que c'est ma doudoune de 6 ans et demi que je serrerai dans mes bras, le plus fort que je peux, et jusqu'à ce qu'elle se détache.

C'est un câlin qui voudra tout dire.
Je t'aime.
Et je m'excuse.
Parce que si c'est la moindre miette de ma faute, je mettrai tout mon être à me faire pardonner jusqu'à la fin de mes jours...



28 novembre 2013

Je sais pourquoi...

Je sais maintenant pourquoi, mais je ne sais toujours pas comment..

Mais, je sais quand.

Je sais quand mon père est mort. Quand il a pris son dernier souffle, puis s'en est allé.
Je le sais, j'étais près de lui et je tenais sa main.
Je me suis demandé s'il était vraiment parti. Mais le souffle suivant n'est jamais venu.
Sa main était encore chaude. Son coeur ne battait plus.

J'ai assisté à sa mort, alors qu'il a si peu assisté à ma vie.

Puis, la mort a fait moins mal.
Parce que la mort est un événement. Ça arrive en un souffle. Un battement de coeur et puis c'est là.

Il est mort. Il le sera toujours.
La douleur du moment a semblé avoir passé.

Puis, les jours, les semaines, les mois se sont réinstallés entre lui et moi.

Il est mort une seconde fois en juillet (voir ici ) puis, encore une fois, le temps s'est réinstallé.

Puis, un rappel. Très froid, très inhumain.
Une voix dans ma tête. "Vous avez six mois à partir de la date du décès pour accepter ou refuser une succession, au-delà de quoi vous en êtes automatiquement responsable."

Mais je l'ai repoussée. La mort avait fait mal. Je ne voulais pas y penser.

De temps en temps, ici et là, j'ai sorti des papiers. Je me suis même lancée à faire un ou deux téléphones, ici et là. Puis j'ai tout refermé.
Il est mort, c'est tout.

J'ai repoussé, oublié, repoussé, angoissé, puis j'ai compris.
J'ai compris, parce que six mois, c'est lundi prochain.

Quand l'horloge a sonné dans ma tête, elle sonnait comme la mort.

Contrairement à ce que mon amoureux me disait, je n'avais pas réglé ça rapidement pour passer à autre chose.

J'ai laissé traîner. Parce que pendant ce temps, le temps existait encore, quelque chose me liait à lui, à sa mort. Et sa mort me faisait mal. Alors j'ai laissé sa mort de côté et j'ai vécu.

Jusqu'à aujourd'hui.
J'ai écouté la notaire. J'ai entendu mon nom. Son nom. Des dates. J'ai vu son visage, dans ma tête. Ses yeux pleins d'eau qui me disaient, de son lit d'hôpital "je ne voudrais tellement pas que tu aies des problèmes avec tout ça"...

Je sais pourquoi c'est si difficile. Et pourquoi ça a pris six mois avant que je ne règle sa mort.

Mon père n'était pas présent dans mon quotidien. Nous n'étions pas aussi proches que je l'étais de ma mère. Il m'aimait et j'ai toujours été chère à ses yeux, mais nos contacts "en personne" étaient rares. Quelques fois par année, avec un appel par semaine, parfois aux deux semaines.

Si je calcule ça, six mois, c'est environ 2 visites. Environ 18-20 appels.

Avec maman, ça représentait moins de trois semaines.
Avec papa, ça représente six mois.

Son absence dans ma vie est moins flagrante. Mais le vide s'étire. Et c'est comme si j'oubliais qu'il ne rappellera pas. Que ça ne me servira à rien de composer son numéro de téléphone mardi prochain, pour lui souhaiter bonne fête. Qu'il n'appellera pas dans 2 semaines pour me chanter "joyeux anniversaire" et me dire que le jour de ma naissance a été le plus beau jour de sa vie. Qu'il ne viendra pas regarder vivre ses petits-enfants, dans le temps des Fêtes. Qu'on ne parlera pas de maman, ensemble pendant de longues minutes, la veille du Jour de l'An, pour "célébrer" le jour de son départ de nos vies.

J'ai signé mon deuil, cet après-midi.
Et puis, j'ai constaté que tout ce qui me lie à lui, ce sont des souvenirs.
Pas tous heureux, mais c'était nous.

Je sais maintenant pourquoi j'ai attendu. Mais je ne sais toujours pas comment vivre l'absence.
Je pleure toujours celle de maman, bientôt huit ans plus tard.
Mais malgré tout, c'était réconfortant de la partager encore avec mon père, aussi.

Ce décembre me semble bien gris, avec son anniversaire, le mien, le temps des Fêtes et la mort de ma mère.

Mais vous savez la toute dernière chose qu'il m'a dit, quatre jours avant sa mort, tout juste avant de s'endormir après ma visite à l'hôpital.

"Moi aussi j't'aime."


14 novembre 2013

Quand Harry rencontre Sally... ou...

Quand l'autiste rencontre l'autiste.

Une fin d'après-midi banale.
Une partie de Wii qui s'éternise un peu, mais qui permet de se couper du monde autour, quelques instants. Se couper un peu plus qu'à l'habitude. Parce que cette bulle, elle est naturellement difficile à percer, par moments...

Et puis, le jeu cesse.
À ma demande.
Parce qu'on a de la visite, depuis déjà plusieurs minutes. Assise sur le divan, cette visite, près de l'autiste en plein jeu vidéo. C'est que c'est un privilège aux deux semaines, environ, de jouer à la Wii. Et que l'autiste en question y jouerait des heures, si on l'y laissait.

Le jeu est fermé.
Le silence règne. Presque.
Il circule un rire de malaise.

Parce que l'autiste a croisé un regard.
Parce que jusque là, elle avait fait comme si la visite n'était pas arrivée.
Mais la visite était là. À distance de bras. Prête à lui toucher.
Mais elle ne l'a pas fait. L'autiste non plus.

À travers une doudou, le contact s'installe.

-"Regarde comme elle est belle, ma doudou", lui dit-elle. (l'a-t-elle seulement prononcé tout haut ou si le silence a suffi?)
-"Oui, elle l'est. Je peux y toucher?"
-"Non. Ben oui. Mais attends que je la mette sur moi."
-"Ok."

(...)

-"Ok, là tu peux toucher."
-"Ici, sur ton pied? Ok... "

Mais un pied, ça s'arrête à la cheville, chère visite. Ne tente pas le mollet.

-"Non. Juste mon pied."
-"Ok."

Un malaise. Mais je me demande s'il vient de moi. S'il vient des vibrations extérieures.
En fait, je crois qu'il vient du tremblement des bulles.

Parce que voyez-vous, dans mon salon, il y avait deux bulles.
Et quand on voit deux bulles se bercer en cacophonie sur un divan, ça laisse parfois les spectateurs bouche bée.
Ces deux bulles sont solides. Elles se repoussent autant qu'elles s'attirent.
Ces deux bulles, elles font des pétillants quand elles se rencontrent.

Depuis la toute première fois, d'ailleurs.
Aurait-on dû se douter, à ce moment, que d'un côté comme de l'autre, la vie était la même?
On ne savait pas.
Et pourtant, par un jus de pomme et un bébé/poupée qu'on allaite, le courant a passé.

Elles parlent un autre langage. C'est facile se sentir de trop, quand elles discutent.
Une, grande, tente de converser. L'autre monologue plus souvent.
Malgré tout, elles se touchent. Et ça scintille.

Et je sais que ça part des trippes, en tous cas pour la petite bulle.
Comme la comparaison plate du Québécois que l'on croise au Mexique. On le reconnaît. Il a envie de nous jaser instinctivement.
Ces deux-là se reconnaissent. Se connaissent d'une autre vie.

Y'a de la folie entre les deux. Y'a beaucoup de mots, pas trop de ponctuation.
Y'a tout un monde où nous ne sommes pas invités.

Sur mon divan, cet après-midi là, il y avait ma fille. Et mon amie.
Quand l'autiste rencontre l'autiste.

*Je t'aime, mon amie toute spéciale. Dans toute ta splendeur, ta différence et pourtant, ton grand-pareil à ma vie de tous les jours. Merci.*

**Je ne parle pas de ma fille comme "l'autiste" en temps normal. Pour les besoins du billet, c'était plus percutant. Mais ne craignez rien, elle est tout plein de trucs, extraordinaires et plus ordinaires, en plus d'être atteinte d'autisme léger. Ce n'est pas "l'autiste" .. :)

9 novembre 2013

Avez-vous.. ?

Avez-vous à vous préoccuper de laver certains morceaux de vaisselle, le soir, pour vous assurer que même si vous ne partez pas le lave-vaisselle, ceux-ci seront prêts pour le déjeûner (faute de quoi, vous vivrez un drame national)?

Avez-vous à parler avec des lettres qui, mises ensemble, ne font aucun sens et qu'on doit prononcer séparément?

Avez-vous à vous assurer qu'en plus du temps des devoirs, vous avez à vous garder du temps pour tous les exercices recommandés?

Avez-vous à faire votre épicerie en considérant, en plus des goûts de tout un chacun dans la famille et des spéciaux des circulaires, les intolérances, les allergies et les malaises bucaux provoqués par certaines textures?

Avez-vous à vous lever plus tôt le matin, non pas pour être prêt et frais et dispo pour les enfants, mais pour éviter une crise si vous arrivez au grille-pain en même temps qu'un enfant?

Avez-vous à sacrifier votre peinture parce que vous avez accroché tellement de trucs avec de la gommette, du papier collant et des punaises que votre maison ressemble à une classe bien organisée ou à un local de stimulation?

Savez-vous à quoi ça sert, des pictos? Un Time Timer? Un lézard lourd? Un miroir près de la table de travail? Un tangle? Un chewy?

Savez-vous ce que veulent dire les lettres TDAH? TSA? TED? TAC? TOC? TAG ?

Savez-vous ce que c'est, une cote scolaire?

Connaissez-vous DIMOS?

Savez-vous comment faire entrer dans votre calendrier, non pas seulement un rendez-vous annuel chez le pédiatre et un bi-annuel chez le dentiste, mais 3 rendez-vous hebdomadaires chez différents spécialistes, 3-4 rendez-vous annuels chez le pédiatre et tout autant de rencontres avec l'école?

D'ailleurs, sauriez-vous me dire ce que fait exactement une ergothérapeute? Une neuropsychologue? Une éducatrice spécialisée? Une orthophoniste? Un psychiatre? Une physiothérapeute?

Connaissez-vous Padovan?

Avez-vous à vous inquiéter non pas de l'apparition des règles et de la puberté chez votre fille, mais du fait qu'elle sera physiquement incapable de changer sa serviette sanitaire ou de gérer ses cycles?

Avez-vous déjà fait une demande écrite au gouvernement qui refuse de vous aider, pendant que votre enfant hurle sa vie parce que son chandail a une étiquette ou parce que vous avez changé la plante de place dans le salon, tout en sachant qu'ils vous diront encore "non, votre enfant ne répond pas aux critères".

Avez-vous déjà été face à une équipe multidisciplinaire et une boîte de mouchoirs?

Vous êtes-vous déjà questionnés, chez Canadian Tire ou autres, devant les vélos, sur le pourquoi ils n'en font pas des plus grands avec des petites roues, parce que votre enfant vous arrive aux épaules, mais ne peut pédaler à 2 roues encore?

Avez-vous déjà remarqué que les souliers à velcro ont souvent Dora ou Spiderman dessus, et qu'à 10 ans, ce n'est plus approprié?

Connaissez-vous des parents d'enfants différents ou en êtes-vous un ?

Je ne veux pas de votre pitié. Jamais. Je ne cherche pas à me faire plaindre. Jamais.
Mais ne me dites pas que vous comprenez parce que vous avez aussi des enfants. Jamais.

Parce qu'il y a une sous-réalité sur laquelle vous ne mettrez jamais la main, si vous ne savez pas.
Et elle peut être très sombre, lorsqu'on l'ajoute à votre réalité de parent que l'on vit aussi, en plus!

Mes oreilles seront par contre toujours disponibles pour vos bobos ou vos bons coups. Je ne suis plus fermée à ça. Alors de grâce, ne me dites pas non plus "je me plains pour rien, hein, si je compare".
Chacun. Sa. Réalité. :)




8 novembre 2013

Bonne ou juste ordinaire?

Il y a des sujets bien à la mode, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les revues, etc.

Il y en a des redondants, d'autres qui se métamorphosent avec le temps, certains indémodables.

Un qui revient, encore et encore, et sous toutes ses formes, c'est "c'est quoi être un bon parent?".

La question ne vous sera probablement jamais posée "te considères-tu comme une bonne mère?" et si elle l'était, la plupart répondrait sûrement "je pense que je suis pas pire, mais j'ai des défauts" ou "ouf, j'aimerais ça" ou encore "si je me fie à la broue que j'ai dans le toupet et les bêtises de mes enfants ainsi que le désordre de ma maison, je te dirais que je dois manquer quelque part"...

J'ai accroché, il y a quelques temps, sur une pub de Nutella, qui sous-entendait que le bon parent, qui tenait au développement intellectuel de son enfant, le nourrissait de bonnes choses le matin avant son départ pour l'école (aoutch!).
J'accroche souvent sur les publicités où on y voit une maman tout sourire, habillé de blanc et de crème, sous le chaud rayon du soleil, qui presse des oranges pour ses enfants qui déjeûnent habillés comme pour le réveillon et coiffés par une main experte, assis à la table, tout sourire, sans rien de travers.

Et que dire de la maison qui brille et dont la propriétaire (souvent féminine) n'en peut plus de toute cette saleté qu'elle fera disparaître en 12 secondes grâce à Monsieur Net (désolée, mon ménage ne prend pas 12 secondes et si ma maison ressemblait à la leur, je prendrais un thé sur le divan avec une revue plutôt que de nettoyer un comptoir propre...)

J'écoute l'émission "Les Parent" le lundi soir. Pas parce que je me reconnais nécessairement, ni parce que c'est le plus réaliste portrait de la famille québécoise, mais il reste que c'est presque le plus près d'une grande partie de familles québécoises. Personne ne roule sur l'or, le vin s'achète à la SAQ Dépôt en revenant de travailler, les sacs à dos sont "garrochés" dans l'entrée lorsque les enfants reviennent de l'école, la mère grogne parfois en parlant, le bordel s'installe dans tous les racoins et il y a des taches sur le four quand ils font de la sauce à spaghetti.

Ce n'est pas un bon "exemple" à suivre nécessairement, disent certains. Non, ce n'est pas bien de hausser le ton lorsqu'on s'adresse à ses enfants. Non, ce n'est pas bien de prendre un verre de vin en cuisinant du pâté chinois. Non, un ordinateur dans une chambre à coucher, des ados devant la télé et des traces de pâte à dents sur le miroir de la salle de bains, ça ne devrait pas être notre idéal à atteindre (entendu ou lu, oui oui!)

Mais cette émission, elle nous laisse être humains.

Ma maison ne resplendit pas et rien ne reluit quand il fait soleil, même qu'on voit encore mieux la petite poussière qui flotte à travers les rayons.
Je porte plus souvent des espadrilles et des pantoufles que des talons hauts.
Quand je reviens de l'épicerie, j'ai l'air d'un âne bien plus que j'ai de classe avec des sacs carrés qui se tiennent tout seuls.
Le repas a rarement 4 services.
Le linge est dans des paniers à linge bien plus souvent que dans un garde-robe.
Dans mon entrée, il y a plus de souliers que de pieds. Plus de manteaux et de gants orphelins que de décorations.

C'est ma réalité. Je ne manque pas de temps. Mais je choisis parfois mes combats (toujours, je vous l'avoue maintenant!). Je préfère drôlement jouer à un jeu de cartes avec les enfants en pyjama que de frotter la poêle du souper. J'aime mieux relaxer sur le divan en feuilletant des livres de recettes qu'en comptant le nombre de portions de chaque groupe alimentaire j'ai offert à mes enfants.

Je monte le ton. Parfois (souvent.)
Je ne suis pas toujours patiente.
Je mets mon linge dans la sécheuse pour le défripper quand je n'ai pas eu le courage de le plier.
Je ne lave pas mon plancher toutes les semaines.
J'oublie parfois de voir les traces de doigts (et de gueule de chiens) dans la porte-patio.
Le gazon est parfois trop long. La malle à linge sale trop pleine. Le lavabo débordant. Le comptoir inexistant. Le frigo désorganisé. Le garde-robe qui s'écroule.

Suis-je une bonne mère? MÊME si je ne corresponds pas aux standards qu'on me montre?
Oui.
Juste parce que je suis là et que je fais ce que j'ai à faire du mieux que je peux, même si ce n'est pas parfait.

Ça suffit la pression.
Allez, je tente de me convaincre.
Et je vais arrêter de compter les cubes de matière grise que j'aurais pu accumuler si j'avais été une meilleure mère.
Mes enfants ne manquent pas de moi, ni de stimulation intellectuelle, quoique tu en penses, Pierre Lavoie.
Par contre, dans mes combats, des fois... 15 minutes, fois 2 cubes, on était 4, ah non le plus jeune compte pas pour les autres, mais les autres comptent pour lui, puis fois 2 ou pas fois 2, non c'était pas des devoirs, merde je suis rendue à combien déjà... "maman... un ami dans ma classe en a ramassé 46!"...

Ben tant pis. Va écouter Génial. Et rappelle-toi que mardi en faisant le souper, on a aussi construit ton arbre généalogique. Et puis, je t'ai aimé et t'as manqué de rien, mardi. Ni mercredi, d'ailleurs.

Viens que je signe ton carnet.
Je t'aime. Ça fait combien de cubes, ça.... ?

**Si vous ne connaissez pas Pierre Lavoie ou les cubes dont je vous parle, c'est un projet scolaire. Le "Défi Aiguise ta matière grise" incite les enfants à faire des activités pour leur développement intellectuel, que ce soit un casse-tête, de la lecture, une invention, visiter un musée, construire une cabane, etc, en collaboration avec un adulte ou un enfant plus vieux. On compte les périodes de 15 minutes, on donne un cube par 15 minutes, on multiplie par le nombre de personnes, on additionne à la fin de la journée, puis de la semaine, puis du mois, puis toute l'école, puis y'a des prix. 
J'adore le concept.  Mais il est lourd, pour la majorité des familles, même si l'objectif est louable.

4 novembre 2013

À 2 mains.

C'est un nombre qui voulait dire beaucoup pour moi.
10. Deux mains complètes. La tienne et la mienne, ensemble. Après, je ne sais plus.

Dix ans, c'était un nombre de bougies important.
Parce que c'est un âge qui semblait si loin, alors que tu venais d'ouvrir les yeux sur la vie.
C'est un âge qui représentait le début de la pré-adolescence.
Un changement de décennie.
Une autre étape.

Dans ma tête, à 10 ans, tu serais si grande. Si vieille. Si déjà plus une enfant.

Pourtant...

Pourtant, tu n'as que 10 ans.
Tu aimes encore que je raconte des histoires.
Tu aimes jouer aux poupées, aux Barbies.
Tu joues au professeur avec ton petit frère ou avec des amis qui n'existent pas, mais qui te suivent partout dans la maison.
Tu aimes colorier, lire, écouter des films.
Tu aimes le vernis à ongle et tu jubiles quand, pour une occasion spéciale, je t'offre du brillant sur tes yeux.
Tu veux une chambre rose. Tu aimes mettre des collants avec une jupe.
Tu adores la musique.
Tu te blottis encore dans une doudou et des toutous pour dormir.
Tu aimes tout ce qui est à l'effigie des Monster High ou Hello Kitty.

Tu es tout ce que j'espérais avoir, comme grande fille de 10 ans.
Tu es tout ça, et même plus.

Tu es aussi celle qui prend plaisir à pédaler avec tes 4 roues, juste parce que tu sais à quel point tu as dû travailler fort pour y arriver.
Tu es aussi celle qui pleure, parce qu'elle a peur de grandir.
Tu es aussi celle qui n'apprécie pas les surprises et les changements de routine, mais qui sait me surprendre par un éclat de joie spontané.
Tu es celle qui ne sait pas comment coordonner tes émotions avec tes réactions physiques, mais qui sait serrer très fort lorsque tu demandes un câlin.
Tu es celle qui pleure et rit dans le même trente secondes, mais qui ne change d'idée qu'une fois tous les 5 ans!
Tu es multicolore, et parfois noire ou blanche, mais jamais grise.
Tu es lumineuse même lorsque dans le fond de tes yeux se cache une grande tristesse de ne pas avoir pu prendre le même train que les autres.
Tu cries dans les manèges à la Ronde, pas parce que tu as peur, mais parce que tu es vivante!

Tu es la plus travaillante et combattive des doudounes que je connaisse.
Tu es une perle, tu es précieuse, tu as tant à donner au monde qui t'entoure.
Tu es entourée de gens qui te tendent les bras, à toi d'y prendre la place qui te fait du bien.

Tu es pétillante, aussi prévisible qu'explosive.
Tu es vraie.

Tu as 10 ans. 10 ans que j'apprends à te connaître et pourtant, je te sens encore "prêtée".
Tu as 10 ans, tu as la vie devant toi encore, mais tu as aussi toute une vie derrière toi.
Tu as fait le chemin de centaines de combattants. Tu as écrabouillé des tabous, tu as défoncé des murs, tu as soulevé des nuages noirs, tu as soufflé sur ton destin plus d'une fois.

Tu es unique. Tu es vraie.
Tu es extraordinaire et je t'aime.

Bonne fête ma doudoune xx

14 septembre 2013

Des fois, le chiro, ça fait mal...

Suite à une visite chez le chiro (qui se répétera, qui est accompagnée d'une médication pour plusieurs mois et d'un malaise qui ne finit plus de ne pas finir et qui est un peu inquiétant, en attente d'une résonnance magnétique... bref.. ma santé a déjà été mieux!!), j'ai encore eu un coup de poing de la vie.

Ce n'est pas le traitement de ma chiro qui m'a fait mal, loin de là.
C'est la constatation que "ce genre de moment" va arriver, quelques fois, et que chaque fois, ce sera comme un rappel à l'ordre.

-Grande fille, tu as 34 ans et tu es orpheline.

Ma chiro, en me montrant mes radiographies, me parle de ma colonne, qui est mal alignée au niveau du cou. Les raisons peuvent être un paquet d'affaires... Difficile de savoir... Mais celle qui m'a marquée, c'est:

-"Peut-être que bébé, tu n'as pas marché à 4 pattes et bien levé ta tête, c'est comme ça que se forme notre S de colonne... Ça arrive que ça se fait pas bien quand tout petit, on ne marche pas à 4 pattes, par exemple..."

Bang.

On s'en fout, vous me direz. Parce que peu importe la raison, le résultat est le même, j'ai le cou croche (et les hanches aussi!)...
Mais...

Bang.
Je ne peux pas aller valider.
Je n'ai plus de repère.

Mon "quand j'étais petite" n'appartient plus à personne, maintenant.
Personne pour se rappeler, les yeux pleins d'eau, mes premiers pas.
Personne pour se souvenir que je détestais le brocoli ou que j'adorais les poires.
Personne pour me dire si j'ai marché ou non à 4 pattes...

Maudit deuil qui fait mal, des fois, quand on ne s'y attend pas.

J'ai 34 ans, je suis orpheline.
Je suis un paquet d'autres trucs, aussi. Mais il me semble que ma vie a raccourci, depuis que plus personne ne peut se souvenir avec tendresse de mes premières années de vie. Il y a un trou.



12 août 2013

Gros hits!!

Ici, l'été, c'est la saison "on descend la pression"...
La saison où les petits plaisirs reprennent toute la place, où ma fille reprend doucement le dessus sur sa fatigue intense de l'année et où fiston redécouvre sa liberté, sa créativité, son énergie et du temps pour réaliser tout ce qu'il a en tête!!

Chaque année, il est décidé qu'aucun gros projet ne sera entrepris. Pas de voyage à long terme, pas de sorties qui ne finissent plus, pas d'activités épuisantes à répétition. Grâce à des tours de passe-passe, on peut aussi dire pas de camp de jour, ce qui, pour notre famille, est LA priorité estivale.

Voici les gros hits de notre été simple.

**Le fameux "mange ce que tu veux". 
Tu as faim? Tu t'installes et tu manges. Tu organises TON repas à ton goût, je ne commenterai pas ni n'ajouterai quelconque groupe alimentaire au repas que tu t'es fait.
Le frigo et le garde-manger te sont ouverts, tu es capable de te faire un repas de A à Z.
Maintenant, mes enfants me réclament ce moment de temps en temps (et moi, je dis rarement non à ne pas jouer à la cuisinière!)

**Le sans horaire social.
Aller chez des amis, sans savoir à quelle heure on en repartira. Virer à l'épicerie pour mieux coller pour le souper, ne plus partir après. Étirer la baignade, emprunter une paire de pantalons quand ça se rafraîchit, ne pas regarder l'heure et partir quand soit tout le monde est tanné, soit on bâille plus qu'on jase.

**Le bordel toléré.
Parce que des projets de bricos ou des jeux de Legos, ça se passe parfois sur plusieurs jours, eh bien ça traîne. Et puis, ce n'est pas SI grave. La chambre de ma fille est devenue la chambre commune depuis le 22 juin et elle abrite aussi une ville de Barbies, un champs de petites voitures et un igloo pour les toutous! Tant qu'on se rend au store pour l'ouvrir le matin... je suis aveugle jusqu'à la fin de l'été!

**Les idées un peu folles auxquelles on ne dit pas non.
Il pleut alors qu'on devait aller passer la soirée dans un parc pour voir un film en plein air? Ouin, pis?
On rentre les chaises longues qu'on installe dans le salon, on sort les doudous, le plat de chips, on se met en pyjama et on boit des petits jus en regardant un film à la maison !

**Les gâteries alimentaires.
On garde en stock pleins de petits trucs que les enfants aiment manger de temps en temps et qui sont disons moins permis pendant l'année scolaire (pour différentes raisons). Les sachets de petits biscuits, les barres tendres, les chips au maïs et les brownies du Costco sont très appréciés !!!

Bien sûr, un certain ordre et une certaine discipline doivent régner, entre autres parce que ma fille peut très mal réagir au "sans routine".
Je décrète parfois le dodo à 20h sans raison ou la journée "libre" pour qu'elle reprenne le dessus, sans insister pour qu'elle aille dehors même si le soleil brille...

Mais on vit une certaine liberté qui fait du bien à tout le monde. Les enfants décrochent et moi, je lâche prise.
Parce qui a dit qu'on DEVAIT manger à midi? Certainement pas toujours notre estomac!
Qui a dit qu'on devait absolument faire la vaisselle après le dîner? Parfois, la chaise longue et le roman sont bien plus attirants!! (et souvent, les enfants me suivent aussi avec un livre... )

Un bel été. Des bonheurs gratuits.



4 août 2013

Les petits bonheurs ne grandissent pas...

J'ai toujours misé sur les petits bonheurs chez moi.
Pas les bonheurs qui coûtent des gros sous... Ceux qui font plaisir et qui se font avec pratiquement rien.
Pas parce qu'on est pauvres, ni parce qu'on prône la simplicité volontaire.
Simplement parce que je sais qu'on peut apprendre beaucoup de cette façon de faire.

Je vois souvent des enfants, déçus, devant de grandes choses.
Des enfants qui en demandent encore plus, une fois l'activité finie, parce que le lendemain doit être aussi grandiose et le surlendemain aussi.
Des enfants qui ne savent plus apprécier les petites choses et qui en vieillissant, coûtent de plus en plus cher à combler aux parents qui sont de plus en plus à bout de souffle de jouer au G.O., de sortir les sous chaque fois que les enfants s'ennuient et qui n'en peuvent plus de trouver toujours plus grand, plus cool, plus loin, plus cher...

Mes enfants ne sont pas comme ça.
Quand je fais le bilan avec eux, par exemple des vacances de Noël, leurs meilleurs souvenirs sont souvent reliés aux gens qu'on a vu, aux petits plaisirs qu'on s'est accordé, aux bricolages qu'on a mis partout, bien plus qu'aux biens matériels... Ils se souviennent des recettes qu'on fait année après année et leur gros hit, le buffet du réveillon à 4, dans notre salon!!

Même constat avec l'été, avec les vacances.
Les petites choses les rendent grandement heureux.

Au début de l'été, je leur ai donné chacun une feuille et je leur ai dit d'écrire leurs "rêves de vacances".
Seule consigne? Ne pas écrire Walt Disney.

Je m'attendais à tout. Mais je m'attendais surtout à ce qu'ils m'ont ramené.

-Aller aux jeux d'eau
-Faire un pique-nique
-Se coucher tard
-Aller se baigner chez pleins d'amis
-Écouter des films dehors
-Faire du vélo
(...)

Pas grandiose, hein? Et c'est ce qu'ils désirent. On est le 4 août et déjà, ils me disent que leur été était VRAIMENT cool et à leur goût! Combien de sorties coûteuses on a fait? Zéro!

Oh, bien sûr, on est allés à la piscine municipale quelques fois (ça coûte 2$ par personne). On a fait des dizaines d'activités déjà et pourtant, mon porte-feuille ne crie pas famine et ma voiture n'a pas visité souvent la station-service.

Alors quand j'ai demandé à mes enfants...
"Si je vous dis... ne pensez pas au prix et dites-moi quelle grosse sortie vous adoreriez faire?"

Vous pensez que j'ai été surprise qu'ils me disent "aller dormir chez grand-maman" et "aller chez ma tante se baigner" ou encore "aller au parc en famille" ?

Au début oui. Mais à bien y penser, non. Leurs petits bonheurs ne grandissent pas. Eux oui.
Ils aiment encore ces petits plaisirs, ils savent apprécier les petites choses qui sont grandes dans leurs souvenirs et dans leur coeur.

Ils sont fous de joie lorsque je mets les chaises longues de la cour dans le salon, avec des doudous et qu'on écoute un film tard le soir, comme si on était au cinéma plein air qui a été annulé à cause de la pluie.
Ils sont excités quand je sors les sleeping bags dehors et qu'ils peuvent amener les jouets qu'ils veulent pour jouer sous les arbres.
Ils adorent aller se baigner chez des amis, même après le souper, même si l'eau est trop froide et que personne ne sait vraiment quelle heure il est.
Ils sont heureux lorsqu'on fait un feu dans la cour et qu'ils peuvent se mettre en pyjama pour le regarder.
Ils rigolent comme des fous quand je décrète qu'on peut bien jouer une partie de Monopoly à 21h, qu'on peut souper devant la télé, qu'on va passer la journée dans un festival et qu'il y aura des jeux gonflables et des animaux, qu'on arrête au Tim pour un café et qu'ils peuvent se prendre une limonade glacée ou un jus de pomme et une boîte de TimBits !!

Leurs bonheurs ne grandissent pas aussi vite qu'eux.
J'aime tellement voir encore leurs yeux briller devant tout ça...

2 août 2013

Monstrueux? Naaahhh!

Je me suis déjà fait reprocher de ne parler de mes enfants que dans tout leur merveilleux et extraordinaire, comme s'ils étaient plus géniaux que tous les autres...
Je me suis déjà fait reprocher de trop parler des "conditions" de mes enfants, comme si ces handicaps/maladies les définissaient uniquement...
Je me suis déjà fait reprocher de ne parler que des belles choses avec mes petits, probablement pour avoir l'air d'une meilleure mère...

Je me suis aussi fait reprocher, récemment, de ne poster qu'à propos de Kinder...
Mais que voulez-vous... Je ne déteste pas du tout ces petites surprises chocolatées et ces petits jouets qui font le plaisir de mes enfants ou des enfants de mon boulot.
Et de temps en temps, à la caisse du magasin, un "pourquoi pas?" bien senti à la vue d'un nouveau Kinder, ça me fait plaisir... Je n'ai pas besoin d'acheter la paix avec mes enfants, ils sont sages... C'est bien là une chose qu'on ne m'a jamais reprochée, ils ne sont pas monstrueux! Mais j'ai parfois envie (différent du besoin) de leur faire plaisir...

Les jouets Hot Wheels des derniers mois ont peut-être laissé fiston un peu de glace, me disant qu'il avait passé l'âge tout en avouant que "pour les petits, ils sont quand même très cool, là!"...
Les jouets Barbie ont rendu ma fille complètement zinzin, elle était prête au mal de ventre de trop de chocolat pour trouver la Barbie tant attendue...

Mais cette fois, ce sont les Monstres qui ont fait fureur!

Nous ne sommes pas encore allés voir "Université des Monstres" au cinéma. Ici, notre bonheur, c'est le "cinéma de salon".
Il y a quelques mois, d'ailleurs, j'ai voulu faire découvrir ce classique à mes enfants.
On s'installe, devant "Monstres, INC."

Quel plaisir pour moi de revoir ce film, que j'avais vu avant même de devenir maman, avec des enfants à mon ancien travail. J'avais ri, comme si j'avais 4 ans, moi aussi. Je m'étais même permis de croire que ce gros poilu turquoise et mauve, il devait être très doux.

Mes enfants ont adoré.
Et, pour des peureux comme les miens, un film de monstres qui ne donne pas de terreur nocturne ou de cauchemars à répétition, c'était gagnant!!!

Mes enfants ont peur des monstres. Mon fils, surtout. Même à 8 ans, il déteste le noir, il ne se promène pas dans la maison la nuit, il ne regarde pas sous son lit, mais me demande de fermer les portes de garde-robe... Par contre, il adore les toutous.
Et "Monstres INC", pour nous, ce sont des toutous.
Pas épeurants, juste divertissants.

J'attends la sortie du film #2 en DVD, pour rigoler un bon coup. Les enfants sont encore plus impatients que moi... (et qui sait s'ils finiront par me faire céder pour aller le voir au cinéma...)
Mais en attendant, on a Scully et Mike, ainsi qu'une tonne d'étiquettes "monstrueuses" après les sacs à dos pour la rentrée scolaire, au grand bonheur de mes petits "non-monstres" :) Définitivement, c'était notre campagne préférée de Kinder !!


Pour suivre Kinder Canada sur Facebook:
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Galerie de jouets "Pas-Monstrueux" !!!
https://www.facebook.com/KinderCanada/app_134354206657763

Vous avez vu le film?
Alors.. j'attends ou pas?!

« Divulgation : je fais partie du programme des mamans Kinder et j’en reçois quelques avantages. Les opinions émises sur ce blogue sont les miennes. »

23 juillet 2013

Avec le temps va, tout s'en va...

Connaissez-vous cette chanson?
http://www.youtube.com/watch?v=jfoV7Ti_ON0

C'était une des chansons préférées de mon père.
Une de ces chansons qui le mettaient à l'envers, qui venaient le chercher jusque dans les tripes.
Une chanson de mots, une chanson de voix qui nous prend au coeur.

Avec le temps... tout s'évanouit.

Mais pas cette passion pour les mots qu'il m'a transmis.

Sauf que, contrairement à Léo Ferré, je ne trouve pas toujours les bons mots.
Parce que le temps, parfois, n'est pas l'ami des mots qu'on n'a pas encore dit.
Je les ai cherchés, ce matin. Parce que "papa est mort" n'était pas suffisant.

Aujourd'hui, papa est mort.
Tout comme le 2 juin.
Mais cette fois, plutôt que de mourir paisiblement, il est mort à grands fracas.
Il est mort, comme lorsqu'on meurt subitement d'un accident d'automobile ou d'une crise cardiaque.
Il est mort, sous ses cris étouffés, ses larmes et sa colère refoulée.
Il me manque, maintenant plus que jamais.
Mon monde n'est plus le même et pourtant, j'y flotte doucement.
Elle a été submergée par une énorme vague.

Il est mort à mes côtés, le 2 juin, à 14h40.
Il est mort, si loin d'elle, le 23 juillet, à 11h45.

Mon père est mort en juin.
Le père de ma soeur est mort en juillet.

Avec le temps va, tout s'en va..
On oublie le visage et on oublie la voix..
Le coeur, quand ça bat plus..
C'est pas la peine d'aller chercher plus loin...
Faut laisser faire et c'est très bien...

Ses larmes, ce ne sont pas les miennes.
Son deuil, par contre, je le vis aussi.

Ce matin, j'ai dit "papa est mort", sans utiliser "mon" devant le mot papa.
Parce que la seule personne avec qui je partageais cet homme était au bout du fil.
Parce que "mon" papa, c'est "ton" papa, "son" papa.
Je ne me le suis pas approprié, pour une fois.

Au moment de dire "papa est mort", ce deuil ne m'appartenait plus uniquement.
Il n'y a plus juste moi qui pleure "mon" papa. Nous sommes deux.
Et pourtant, elle restera seule avec son deuil. Et moi avec le mien.

Notre papa est mort.

Je suis désolée, papa.
Ton plus grand rêve était de nous voir réunies.
Nous sommes maintenant à mille lieux, même si pendant une quinzaine de minutes, ce matin, le monde n'existait plus que par toi.
Tu resteras toujours le dernier pont entre moi et elle.
Je suis désolée papa.
Tes filles te pleurent, maintenant. Mais chacune dans son propre monde.

Elle est pour moi la fille de notre père. Tu aurais voulu qu'elle redevienne ma soeur.
Je suis désolée, papa.
Je ne t'en aime pas moins.
Mais je n'ai pas trouvé les mots que tu aurais aimé que je lui dise...

Avec le temps ...
Avec le temps va, tout s'en va...
Avec le temps, va, tout va bien...






14 juillet 2013

On n'entend pas...

Chez moi, cet été, on n'entend pas... (ou pratiquement jamais!)

*Dépêchez-vous, on va être en retard!

*Non, tu ne peux pas avoir encore de la salade.

*Il est midi, il faut dîner.

*Je sais que tu avais encore envie de jouer, mais c'est l'heure de (x-y-z).

*Je suis fatigué(e)...

*Je n'ai pas vraiment le temps de t'amener aux jeux d'eau le mardi. (ou autre)

*Je n'ai pas le temps de jouer, il faut faire le grand ménage.

*Vite, tu vas manquer l'autobus.

*Vite, je vais être en retard au travail.

*Non, un popsicle ce n'est pas une collation du matin.

*Un fruit, c'est suffisant.

*Tu n'as pas le temps de jouer dehors après le souper.

*Je sais que tu préfèrerais faire X chose, mais on ne peut pas.

*La vie, ce n'est pas juste jouer.

*20 minutes de baignade, c'est assez.

*Est-ce que ton sac pour la sortie du camp de jour est prêt?

*Comment s'appelle ta monitrice déjà?

*Je sais qu'il fait chaud dans le gymnase de la polyvalente en pleine canicule...

*On va faire des activités chaque jour.

*Que puis-je faire pour vous?

*J'ai besoin de vacances, c'est pas avec les enfants que c'est reposant.

*10 semaines de vacances, c'est trop long, ils vont s'ennuyer.

*Je sais pas quoi faire...



Ici, cet été, il y a beaucoup de jeux "à leur goût", il y a beaucoup d'improvisation, de temps qui s'allonge, de dîners oubliés, de commissions le pas au ralenti, de matins qui s'étirent jusqu'à 9h30-10h, de déjeuners sur le coin du comptoir, de couvertures sur le gazon, de miettes sous la table de patio, de sable dans mon entrée et de sueur dans les casques de vélo.

Il y a beaucoup de liberté, de "retrouve-toi et ce que TU as envie de faire", de questions, de temps libre o ù chacun fait ce que bon luit plaît.

Il y a beaucoup de livres lus, de films sous la doudou jusqu'à pas d'heure, de popcorn, de thé glacé (David's Tea pourrait commanditer mon été!!), de fruits et de gouttes de jus de fruits sur les vêtements, d'odeurs de crème solaire, de chlore et de Watkins, de pique-nique, de gazon entre les orteils et de jeux redécouverts.

Le temps passé au travail me semble long.. Je regarde les minutes avant de pouvoir rejoindre mes amours dans leur liberté et attend mes propres vacances, où je pourrai moi aussi me mettre sur cette "vitesse lente" 24 heures sur 24.
En attendant, il n'y a que mon cadran qui sonne trop tôt, 5 matins par semaine. Mais je me console, les autres se reposent et profitent de la vie.


4 juillet 2013

Feux d'artifice

Cette semaine, une amie m'a envoyé un mot sur Facebook.
Un mot qui m'a touchée, un mot qui a viré ma vie à l'envers l'espace d'un instant, pour ensuite réaliser qu'elle l'avait toujours été et que je l'avais vue à l'endroit à travers les yeux de quelqu'un d'autre...

Puis, par hasard, j'ai laissé jouer la radio dans mon auto et j'ai été captivée, non pas par le talent ou l'air de la chanson, mais bien par les paroles de la chanson "Firework" de Katy Perry.

Et puis, boum!
Voilà!

Voici ce que disait mon amie Noémie:
Cette année, au louveteau, j'ai eu la chance d'avoir dans ma meute un adolescent de 14 ans, atteint d'un TED avec un retard de langage sévère. On a eu une dérogation pour lui pour pouvoir l'insérer dans notre unité de 9-11 ans.

Nicolas a été comme une fleur. Il est arrivé en novembre et tout de suite, certains de nos jeunes l'ont accueillis et pris sous leur aile. 

Nico a vécu son année scoute avec nous, on s'est adapté à son tempérament rêveur/isolé, lui qui ne participe jamais à un jeu s'il sait qu'il n'est pas de calibre.

Au camp d'été, il a surpris tout le monde, moi la première. Je l'Ai entendu inventer des paroles de chansons sur des airs connus. Je l'ai vu gagner une partie de Loup-Garou. Je l'ai vu décoder en morse, faire des nœuds compliqués et j'ai reconnu sa personnalité espiègle.

Mais surtout, j'ai entendu 15 autres garçons pleurer leur déception de savoir que Nicolas s'en va aux Éclaireurs l'an prochain. J'ai lu les commentaires de 15 de ses nouveaux amis dans leur journaux de bord dire que c'est lui qui s'était le plus amélioré cette année.

Je n'ai pas pu terminer mon petit "speech" lorsque je lui ai remis son badge "envol". J'étais trop émue en regardant son père qui pleurait à l'autre bout de la place.

Nicolas va me manquer. Parce qu'il est spécial. Parce qu'il m'a ouvert les yeux. Les miens, mais aussi ceux de 15 petits bonhommes qui l'ont vu grandir, s'ouvrir et s'animer devant leurs yeux et grâce à leur accueil.

Je ne sais pas pourquoi j'écris ça sur ton mur précisément. Pour Doudoune, peut-être. Pour que tu saches que quelque part, il y a peut-être un groupe prêt à l'aimer comme elle est et à la voir grandir. Et à grandir grâce à elle.

Bonne soirée mon amie.
Les gens ne savent pas à quel point Mélina peut les emplir de richesse, si seulement ils s’efforçaient d'essayer d'ouvrir le coffre...


Et j'ai versé une larme.
Et depuis, ça me chicote.
Ma doudoune, c'est un feu d'artifice. De joie, de colère, de peine, de folie, de fous rires, de cris sans raison. On ne sait jamais la couleur avant qu'il explose et on ne sait pas trop dans quelle direction il ira exactement.
Elle en a à faire découvrir, des choses..

Et ce qui me fait le plus de peine? Que les enfants tardent à se rendre compte de tout ce qu'elle peut leur apporter.
Mélina est en général très appréciée des adultes qui la côtoient.
Certains la trouvent comique, d'autres courageuse, plusieurs la trouvent attachante et sont sensibles à sa réalité.
Elle en a touché des vies, ma doudoune. Des dizaines, déjà.. Peut-être même plus..

Mais j'espère qu'un jour, quelqu'un saura la faire sentir aussi spéciale qu'elle peut l'être. Aussi extraordinaire et géniale qu'elle seule sait l'être.
Unique, certes, mais enrichissante et pleine de rebondissements.

Je l'aime comme elle est, ma doudounette.
J'espère qu'elle rencontrera des gens, sur son chemin, qui lui feront comprendre à quel point elle peut changer le monde, juste en étant elle-même.



1 juillet 2013

Un été gratuit ou Passez go, sans réclamer!

Passez GO et ne réclamez pas 200$.. c'est ce que je dis aux camps de jour...

Et c'est ce que je souhaiterais que tout le monde puisse faire..
Parce que ça me tue de voir les parents en congé "shipper" les enfants à la garderie ou au camp de jour de "peur" que les enfants s'ennuient (ou de "peur" de pas être vraiment en congé...)

Je ne suis pas une sainte, ni un modèle de patience infinie et de compétences parentales parfaites...
Mais mes enfants, c'est d'abord à MOI de m'en occuper...
On s'occupe d'eux 180 jours par année à l'école, pendant au moins 7h par jour...

Quand JE peux, je fais.

J'ai passé mon enfance avec une maman à la maison, tout comme la plupart de mes amies.
On en avait donc du fun, à manger à pas d'heures, à explorer la cour ou le fond du bac à jouets, à s'emmerder, même !!

Le parent en congé envoie ses enfants, quelque part, souvent. Que ça nous plaise ou non. Je le vois, je travaille en garderie. Je le vois dans les écoles. Je le vois sur les médias sociaux. Le parent se justifie souvent en disant que c'est à la demande de l'enfant. On ne leur a jamais appris à s'ennuyer, s'emmerder, juste profiter du temps.. Ils sont organisés à la minute près toute leur vie. Parce qu'en CPE, on dîne à heure fixe, on collationne à heure fixe, on chante à heure fixe et on joue dehors entre telle heure et telle heure. Même les jeux libres sont relativement organisés (on ne joue pas aux autos partout dans le local et on ne mélange pas les bonhommes, les Legos et la pâte à modeler, pardi!)
Alors à être organisés, ils y prennent goût. La farniente, bien peu pour eux.
Et les parents embarquent dans ce cercle vicieux.

Oui, les camps de jour et les garderies sont parfois d'excellents endroits de stimulation pour les enfants. Oui, certains sont mieux là que devant la télé toute la journée à la maison.
Il y a de nombreux cas où je préfère vous dire que j'aime mieux savoir les enfants ailleurs que chez eux, au moins quelques heures par semaine !
Oui, parfois aussi, on peut avoir besoin de souffler, et c'est justifiable à 200% !!

Mais oui, traitez-moi de juge sévère, mais souffler 5 jours par semaine, plus certains soirs avec une gardienne, plus certains weekends avec les grands-parents, plus les ci et les ça... Ça me semble plus être de la déresponsabilisation que de l'épuisement.

Mes enfants s'emmerderont cet été, je vous le garantis. Mais ils se découvriront aussi. Ils décrocheront. Parce que maintenant, comme adulte, je réalise qu'on a des vies qui roulent et qui n'arrêtent parfois bien que deux semaines par année. Pour tous ceux qui ont la chance d'en avoir plus, faites-en profiter votre prochain. Et si vous n'en avez que deux, ressourcez-vous auprès de ce qui compte vraiment...

Vos enfants, un jour, ne se rappelleront pas de leurs cadeaux de Noël, ni de leur sortie aux glissades d'eau avec le camp d'été, mais bien de ces beaux moments avec vous.
Cela dit.. vous avez besoin de souffler ? Gâtez-vous ;) Assumez-le ;)
Mais parce que je l'ai essayé, je peux vous certifier qu'on peut arriver à souffler AVEC les enfants.. suffit d'un peu de pratique et d'ouverture d'esprit :)

Bon été !!


Textes intéressants sur le sujet:

http://fr-ca.etre.yahoo.com/blogues/maman-24-7/parents-en-vacances-enfants-a-la-garderie-184455217.html

http://fr.chatelaine.com/societe/chroniques/le-quebec-naime-pas-ses-enfants/

http://www.mamanpourlavie.com/service-de-garde/integration/4401-des-vacances-de-la-garderie-essentiel.thtml

http://www.yoopa.ca/famille/article/maman-jai-besoin-de-vacances

Dans un prochain billet, ma liste de petits bonheurs en famille ou avec les enfants.
Gratuits, ou presque, et drôlement enrichissants !!!





18 juin 2013

Merveilleux, ils sont...

Mes enfants sont merveilleux.
Imparfaits, mais merveilleux.

Je le constate lorsque je vais à l'extérieur avec eux, je le constate en écoutant les autres parler d'eux, je le constate en travaillant et en pensant à eux...

Je suis fière, jour et nuit, d'avoir mis au monde ces deux merveilles.

Mais loin de moi l'idée de les idéaliser.
Je les aime comme ils sont.

Mais le moment où ils m'épatent le plus, année après année, c'est en juin.

Parce que chacun à leur façon, et avec leurs forces et leurs faiblesses qui leur sont propres, ils sont épatants.

Parce que ma doudoune, on ne croyait même pas qu'elle pourrait apprendre à lire et voilà que le français est sa matière forte.
Parce qu'elle donne son 300%, jour après jour, elle y met tout ce qu'elle a, souvent tellement qu'elle revient et sa réserve est vide!
En juin, pendant les évaluations, elle prononce souvent le mot "difficile" et malgré tout, je ne peux que m'émouvoir devant sa grande tenacité. Elle me ramène ses évaluations avec une fierté apparente.

Et il y a fiston. Parce que pour lui, c'est plus facile. Quoiqu'encore, avec ce que je crois être un déficit d'attention, il doit y travailler, les matières scolaires, c'est du bonbon pour lui. Mais qu'il est fier de m'expliquer ce qu'il fait, de me montrer à quel point il s'est appliqué et ce qu'il a compris sans qu'on lui explique.

Jeune, j'étais première de classe. Jusqu'en secondaire 1.
Je n'ai pas appris à travailler tellement fort, malgré tout mes parents devaient être très fiers des notes que je leur rapportais.
Aujourd'hui, je suis fière des yeux brillants, des crayons tout petits, des effaces usées et des larmes de fatigue d'avoir tout donné dans ces évaluations qui comptent tant à la fin de l'année, moment où ils voudraient n'être que des enfants qui jouent dehors et rentrent le nez rouge et les cheveux mouillés des jeux d'eau du parc.

Mes enfants sont extraordinaires, justement parce que je ne crois pas qu'ils savent à quel point ils le sont.

Et ils méritent des vacances extraordinaires, à la mesure de leurs efforts constants.

Ici, vacances veut dire adoucir les routines, profiter du moment et faire ce qui nous plaît, quand ça nous plaît.

Depuis une semaine, ma fille revient de l'école en me demandant un Kinder.
Cliché, probablement, puisque je suis une "maman-Kinder" mais il faut croire que l'idée du petit jouet récompense lui fait du bien, après une grosse journée.
Mon fils rechigne un peu sur cette boîte, puisque les oeufs sont vêtis de rose de la tête aux pieds. Mais j'ai une princesse aux yeux turquoise qui en est bien heureuse, gardant tous les bracelets, poupées, Spirograph et cie pour elle seule !!

Venez voter pour votre favori ici: https://www.facebook.com/KinderCanada/app_134354206657763

Ma fille? Ce sont les bracelets!
Moi? Ce sont les animaux au ventre doux.

Si vous devenez amis avec Kinder et leur apprenez pourquoi VOS enfants sont aussi extraordinaires (que les miens), vous pourriez remporter une carte Visa de 250$. Intéressant, pour gâter vos merveilles!!

« Divulgation : Je participe à un programme d’ambassadrice Kinder, et, en remerciement, j’en retire quelques avantages. Les opinions contenues dans ce billet sont les miennes. »

17 juin 2013

Je n'en ai pas parlé...

Je ne vous ai pas parlé de la fête des Pères...
C'était hier.
Mais pourtant, c'était il y a si longtemps.

Un temps où je bricolais une carte.
Un temps où je dessinais moi aussi une cravate, alors que je trouvais que celles que portaient mon père ne fitaient jamais avec ses vêtements.
Un temps où j'achetais .. je ne sais même plus quoi.

Hier, j'ai regardé les enfants célébrer leur papa.
Détachée.
Contrairement aux autres années.

J'ai choisi un excellent papa pour mes enfants. Chaque jour, je suis excessivement fière et heureuse d'être embarquée sur ce bateau avec lui. Dans 10-20-40 ans, mes enfants pourront jeter un regard positif et tendre sur le père qu'ils ont eu.

Je n'ai jamais fêté fort ces "jours spéciaux". Parce que ça, ça se fête à l'année. Parce qu'un père (ou une mère), c'est de service 365 jours par année. 24h sur 24. Je souligne évidemment ce jour spécial, mais j'ai toujours trouvé que c'était la qualité à l'année qui comptait.

Hier, c'était la fête des pères.
Hier, je n'avais plus de père.

Je suis orpheline.
De père et de mère.

Avant-hier, j'ai passé la nuit à marcher pour eux et pour tous ceux qui se sont battus, se battent ou se battront contre le cancer.


J'ai marché parce que depuis 2 semaines, le soleil se lève chaque matin et je tente de faire comme si la vie continue.
Parce que la fête des pères est arrivée, parce que toutes les compagnies nous ont attaqués de publicités pour ci et ça pour papa, parce que les enfants ont tous bricolé quelque chose pour leur papa chéri.

Moi, pour mon papa, j'ai marché.
Et pour maman aussi.

Et quand j'ai allumé leur lampion, quand j'ai vu leurs deux noms, j'ai su.
Ils étaient réunis, j'étais seule.

Je ne fêterai plus mon père, ni ma mère.
Je célèbrerai par contre chaque année leur mémoire. Je donnerai tout ce que j'ai pour cette cause. Pour que mes enfants puissent me célébrer longtemps.

Bonne fête des pères, papa.
Pas parce que tu étais le meilleur, ni parfait, ni exceptionnel.
Parce que tu étais le mien.


12 juin 2013

Comme toujours, mais plus jamais...

Comme toujours, c'est moi qui ai dû aller te chercher...
Il y a si longtemps que tu n'as plus de voiture, je l'ai fait encore et encore, le taxi, avec toi...

Je suis allée te chercher pour te ramener à la maison.

Mais cette fois, contrairement aux autres, tu n'as pas rechigné sur la date, ni sur l'heure.
Contrairement aux autres fois, tu n'as pas tenté de me convaincre que tu connaissais un chemin plus rapide...
Contrairement à toutes les dernières fois, tu n'es pas fatigué ou tanné, après une heure chez moi...

Comme toujours, les enfants t'ont fait un bel accueil.
Les chiens t'ont même senti...
Il y a de ces futilités qui ne changent pas, tu sais...

Mais plus jamais je n'irai te reconduire chez toi, après t'avoir reçu à dîner...
Plus jamais tu me diras que tu t'ennuies de nous, que tu aimerais voir les enfants, que tu apprécies de voir mon chum...

Tu t'es installé chez nous, de façon permanente et pourtant, je n'ai pas hâte que la visite parte.

Raphaël a demandé de t'installer au salon, bien en haut de l'étagère.
Mélina m'a dit qu'elle ferait des fleurs, pour toi.
Raphaël aimerait te voir, encore.

Et moi, je réalise que ton nom, c'est sur un livre à la librairie que j'aurais aimé le lire.
Pas sur cette boîte de bois.


9 juin 2013

Cher papa..

Cher papa,

Je me disais justement qu'il y avait déjà une semaine que je n'avais pas eu de tes nouvelles..

Tu es bien rendu à destination? Dis-moi, tu ne m'avais même pas dit où tu allais, avant de partir...
C'est beau, là-bas? Il fait chaud comme ici, aujourd'hui?
Après quelques jours de pluie, revoici enfin le soleil, dans ma campagne.
Les enfants achèvent leur année scolaire, ils travaillent fort et sont fatigués, mais tu serais bien fier d'eux.

Dis, tu rejoignais maman, là-bas? Tu l'as retrouvée?
J'ai entendu dire qu'il y avait foule dans ce petit coin de paradis, le paysage est apparemment sublime. Si tu ne la trouves pas, profites-en pour faire le touriste un peu, en attendant. Je suis certaine que tu la trouveras bientôt, entourée d'une gang de madames à placoter, tu sais bien!

Tu es parti bien vite, tu m'as laissé pas mal de ménage à faire dans ta paperasse. Tu as même oublié ton passeport et tes cartes importantes. On m'a tout remis, je me demande bien quoi faire avec.

Tu m'as laissé beaucoup d'ouvrage à faire, pour bien organiser ton voyage. Mais c'est souvent comme ça pour ceux qui restent.

Une chance que tu m'as attendu pour prendre l'avion, je n'aurais pas pu te dire au revoir.
Mais je n'ai jamais aimé les départs, les adieux. J'aime encore moins les derniers souffles.

Je sais bien que tu ne m'enverras pas de carte postale, ni de photos, pas même de courriel pour me dire que tout va bien.
Le téléphone s'est tu, ce weekend, toi qui appelais toujours le samedi ou le dimanche matin autour de 9h.
Ça ne répond plus à ton numéro.
Je peux bien t'envoyer cette lettre, elle se rendra à destination, mais ne sera lue par personne.
Toi qui aimais les mots, ils ne passent maintenant plus entre toi et moi.

Il n'y a que 7 jours que tu es parti et pourtant, ça me semble déjà une éternité.

Il n'y a rien de neuf pour nous, papa, comme chaque fois ou presque qu'on se téléphonait.
Rien de neuf, sauf ton absence. Sauf un jour de plus à vivre, orpheline.
Et pourtant, il s'est passé quelques jours où on dirait que j'avais oublié. Quelques jours où tout ça me semblait un bien mauvais rêve. Quelques jours où la vie a continué.

Et c'est comme ça que ça devra aller. Parce que le téléphone ne sonne plus. Parce que mes mots n'ont pas de réponse. Parce que ton verbe et tes mots d'amour ne se rendent plus à mes oreilles.
La vie va continuer.

À la prochaine, papa.
Ta fille, ta Loreli.

P.S. As-tu fait mon message à maman? Je suis presque jalouse, je m'ennuie tellement d'elle. Profites-en pour moi. Et dis-lui que ça va aller. La vie continue. Ça finira par aller. xx

4 juin 2013

Partir, par l'autoroute.

Si vous demandez à mon chum comment il trouve son beau-père, il vous dira qu'il était spécial, très certainement. Qu'il fallait apprendre à le connaître pour comprendre un peu.
Parce que voyez-vous, mon père, une des premières fois qu'il a vu mon amoureux, ils jasaient de "route", et quand mon chum a dit "non je prends l'autoroute pour aller là", mon père lui a répondu: "ah oui, c'est l'fun ça l'autoroute... Tu sais.. Ça va vite et tu peux aller partout..."

Mon amoureux s'est demandé si mon père venait VRAIMENT de lui expliquer à quoi sert l'autoroute.
Avec les années, il a compris que c'était sa façon de rentrer en contact avec les gens.

Mais la blague de l'autoroute est restée.

Je ne sais pas si mon père aimait conduire. Je me souviens avoir toujours trouvé qu'il conduisait lentement, même trop, parce que rouler à 70 sur l'autoroute, justement, ça peut être dangereux!

Je me souviens qu'il ne déneigeait pas bien sa voiture l'hiver, ce qui fait que moi et mon amie Joanie, on préférait marcher dans la tempête pour se rendre à l'école que de se promener en igloo-mobile.

Je me souviens aussi qu'il trouvait ça TRÈS loin aller dans la famille de ma mère. Pourtant, la route prenait environ 1h15.

Il a dû en faire sacrer, des gens, assis dans sa voiture, sur l'autoroute ou ailleurs. Parce qu'il changeait de voie sans mettre son clignotant, il coupait des gens, il ne roulait pas assez vite ...

Heureusement, il avait d'autres qualités (ET c'était souvent ma mère qui allait me reconduire chez mes amis ou autres...).

Dimanche matin, après un court dodo de 3h sur le divan de mon amie, elle m'a demandé:
"C'est quoi ton souvenir le plus positif de ton père?"

J'ai réfléchi un peu.
Le premier qui m'est venu à l'esprit n'est évidemment pas sa conduite, mais les parties de "balle" qu'on faisait dans la cour. C'était un des rares moments qu'il me consacrait entièrement. Mon père était un joueur de balle-molle et il se pratiquait avec moi. J'ai eu des bleus sur les mollets, j'ai eu mal aux épaules, mais j'aimais sa présence. Il n'était pas ailleurs.

Mon amie connaissait mon père depuis toujours, parce qu'on a grandi ensemble depuis nos premiers mois. Elle sait que mon père n'a pas nécessairement été le père parfait, le père rêvé, le père présent et impliqué qui marque la vie d'une jeune fille. Mais sa question était pertinente.

Il n'est plus le temps de faire son procès.
Il a eu d'immenses défauts.
Mais.. j'arrive à me rappeler de bons moments.
J'arrive à apprécier un peu de Jacques Brel ou de Brassens, parce que ça me fait penser à lui.
J'arrive à me souvenir que si j'aime tant lire, c'est grâce à lui.
Si je ne dis pas des "si" avec des "rais", c'est aussi grâce à lui, parce qu'il adorait la langue française.
Si j'ai tant de belles photos de moi, lorsque j'étais petite, c'est qu'il adorait la photographie.
Mais aussi, parce qu'il adorait le modèle devant sa caméra.

Parce qu'il me l'a tellement dit, je sais que j'étais terriblement précieuse pour lui.
Il m'a écrit de doux poèmes, a posé un regard infiniment fier sur moi.

La phrase fétiche de papa, c'était "j't'aime pas, j't'haïs pas, j't'adore!!"
Il n'a pas su toujours bien me le montrer, mais je sais que j'étais ce qu'il avait de plus précieux au monde. Il n'a juste pas toujours su comment...

Samedi, alors qu'il ne répondait plus à aucun stimuli, il serrait encore ma main. Et lorsque ma main quittait la sienne, son bras se levait, en tremblant, à la recherche de son repère. Parce que j'étais tout ce qui lui restait. Et que rendus là, dans une vie, le passé ne compte plus et le futur n'existe plus.
On est ici, maintenant. Ensemble.

Je ne sais pas s'il a pris l'autoroute, pour quitter sa vie.
Il est resté plusieurs jours sur la voie de service avant de se décider.
Mais il a fini par prendre ce chemin. Comme l'autoroute, possible que ça aille vite. Et ça mène partout. Mais on ne choisit pas la destination. Parce que c'est celle au bout du chemin qui nous attend.
Et que si on regarde derrière, c'est bien d'y voir des bouts d'autoroute entre Terrebonne et Drummondville, mais aussi de chemins de campagne près de la Beauce, de routes sur le bord du fleuve à Montréal, de rues de banlieue sur l'Ile Saint-Jean, de pistes cyclables près de la Rivière des Mille-Iles, de chemins de gravier sur l'Ile des Moulins, de boulevards à Sherbrooke et de ruelles à Montréal.

Il m'a dit avoir eu une belle vie. Son calcul s'est avéré positif, lorsqu'il a fait l'inventaire du bon et du mauvais.
Il m'a aussi dit que 75% de son bon venait de moi. Ma mère et son travail passé y étaient pour le reste.

Papa est parti, le 2 juin 2013, à 14h40.
En ma présence.
Je l'ai embrassé, je lui ai souhaité bon voyage et lui ai dit que je l'aimais.
Parce que malgré tout ce que l'homme était, c'était mon père. Et je l'aimais de tout mon coeur.

Merci papa, d'avoir fait de moi qui je suis aujourd'hui.
On n'était peut-être pas aussi proches que tu l'aurais souhaité, mais je porte en moi ta vie, tes yeux verts, ta folie, ton amour des livres et du français, ton talent pour écrire, ta sensibilité, ta franchise, ton caractère...

Je t'aime, papa. Mais je sais que tu le savais. xx


19 mai 2013

La faiblesse du géant

Il n'aura probablement jamais été, à mes yeux le plus fort.
Le plus grand? Peut-être. Parce qu'avec plus d'un pied de plus que ma mère, il me semblait un géant.
Mais un géant fragile, un géant imprévisible, un géant qui pleure ou qui crie.

Un géant qu'on ne voyait pas souvent.
Il travaillait à Montréal, on demeurait en banlieue. Maman était à la maison avec moi et lui revenait pour le souper.
Petite, je me rappelle que mon chien le guettait en haut de l'escalier d'entrée, environ 10 minutes avant son retour.
La vie d'un fonctionnaire avait cela de prévisible, son horaire était bien réglé.

Je me souviens bien avoir fait quelques activités avec lui.
Se lancer la balle dans la cour, au-dessus du fil électrique, avec ma grosse mite, était sans aucun doute ma préférée. Pour le reste, il y avait ma mère.

Il était exigeant. Il attendait que son repas soit servi avant de venir s'asseoir à table. Il ne participait pas aux tâches de la maison. Il ne s'impliquait pas dans ma vie scolaire. Mais je savais qu'un jour, alors que j'aurais à étudier du Beaudelaire ou à parler de la vie d'un artiste québécois, il serait là pour me proposer un de ses livres.

Ce géant était plutôt solitaire. Un géant parmi un monde plus petit que lui.
Je réalise que bien souvent, dans sa tête, c'est ainsi qu'il les voyait, les autres.
Il était marginal, à sa façon. À sa façon de penser, de parler, sa façon de voir la vie, d'écouter la musique, de faire face au changement. Socialement parlant, il était à part. Mais lorsqu'il jouait à la balle-molle avec ses chums de balle, je le voyais comme un des leurs.

Aujourd'hui, le géant doit se plier pour rentrer de tout son long dans un lit prévu pour les autres.
Il doit accepter le fait qu'il est maintenant un parmi tant d'autres.
Plus de place pour la marginalité. Ton repas arrive en même temps que celui des autres et tes demandes spéciales ne passent pas avant celles de personne.

Ce géant réalise, peu à peu, que sa marginalité ou sa douleur de vivre auront pris beaucoup de place dans les dernières années. Des chums de taverne, ça ne vient pas te visiter à l'hôpital quand tu es sur ton lit de mort.

Ce géant réalise aussi que sa fille ne sera jamais une de celles qui se plie à ses volontés. Ce qu'il l'a trouvée rebelle, cette jeune fille, alors qu'adolescente, plutôt que de mettre son assiette sur la table à l'heure du souper, elle la lui laissait sur le comptoir et allait elle-même s'asseoir à table pour l'obliger à aller se servir lui-même. Ce qu'elle paraissait effrontée, cette jeune femme qui tentait de convaincre sa mère de cesser de se lever pour préparer un repas au géant, alors qu'il revenait du bar à minuit le soir en réclamant ses vivres.

Ce géant ne peut maintenant compter que sur elle. Et elle, elle n'est qu'une femme parmi toutes les autres. Pas une géante. Pas une pieuvre.

Le géant, de par sa marginalité, n'a pas toujours écouté ce que plus petit avait à dire.
Ce géant ne sait pas que la prunelle des yeux de sa propre fille est autiste. Il n'a aucune idée de ce qu'elle vit au quotidien.
Et dans sa faiblesse, du fond d'un lit d'hôpital, il se permet encore d'être exigeant.
Mais la plus petite que soi, même si elle tente de soutenir le géant, ne peut plus faire grand chose pour changer la vie qu'il a mené.

Il se dira peut-être qu'elle se rebellera jusqu'à la fin, à ne pas céder à ses moindres caprices et à lui refuser certaines choses qui sortent des limites du possible et du raisonnable.

Parce qu'on a beau dire que les dernières volontés sont la moindre des choses, il n'y a que pour le condamné à la chaise électrique ou le fils de Dieu que ça a semblé être une évidence.
Pour le géant, dans sa faiblesse, c'est plutôt une fatalité qu'il doit remettre dans les mains que plus petit que lui.

Et mes mains sont pleines.
Et que ma fatalité, c'est que mon père va mourir bientôt.
Ça tombe de haut, un géant.


16 avril 2013

Hommage à chéri...

Je parle souvent de mes enfants, presqu'uniquement d'eux en fait...
Mais.. je ne les ai pas faits seule ;)
S'ils sont aussi beaux et merveilleux (hum!), il y a quelqu'un (d'autre que moi hihi!) responsable de tout ça...

C'est mon chéri...
Mon homme...

Il ne veut pas que je mette de photos de lui.. je vous en ferai donc un portrait, je l'espère fidèle.

Premièrement.. il vient de fêter ses 35 ans (mais il préfère encore que je vous le dise pas...)
Il a les yeux bleus comme le ciel, les cheveux bruns (surprenant que nos enfants blondinent à ce point, ça ça vient de moi!)
Il est un caféïnomane (je préfère ça à d'autres vices!!) et il prend maintenant son café noir, mais corsé!
Il travaille souvent plus d'heures dans une semaine qu'un fonctionnaire prend de breaks en 6 mois...
Il a une moustache de Nutella quand il finit ses toasts... (bien évidemment uniquement les matins où c'est ce qu'on retrouvait sur ses toasts, il est pas si malpropre là!!! ;))
Il met plus de temps à se laver les oreilles qu'à se raser, dans une semaine!
Son mot préféré est 'papa', son deuxième préféré a les mêmes consonnes mais pas les mêmes voyelles!!
Il n'était sûrement pas un bon joueur de basket (il manque souvent le panier à linge de quelques pouces, pour y mettre son linge!!)
Il ronfle... mais il répond 'oui' chaque fois que je lui dis d'arrêter la nuit... (et comme Raphaël, il recommence sans cesse!)
Il s'endort plus rapidement qu'il ferme la lumière de la salle de bains...
Il a besoin de peu de sommeil... et a une tendance à l'insomnie. Son corps a interprété ça un peu trop drastiquement!
Il n'aime pas jouer au Boogle.. et veut toujours faire le banquier au Monopoly!...
Il aime de moins en moins regarder des films pour enfants, mais est imperturbable devant Star Wars (comme son fils...)
Il lui arrive de jouer aux Legos plus longtemps que les enfants... (seul...)
Il est le maître absolu du BBQ, impossible d'y toucher quand il est là (et sincèrement, aucun intérêt!!)
Il passe son temps à rajouter des desserts que je fais dans sa liste de préférés. Mais les indélogeables? La tarte au citron, les biscuits au Rice krispies et le Monkey bread de Ricardo.
Il aime beaucoup trop le football. Ses dimanches de saison se passent sur le divan (ou debout devant à crier Tooooouuucccchhhh doooowwwwwwnnnnn!!!) Son équipe préférée: les Patriots.

Il est un papa présent. Pas présent souvent, mais quand il est là, les enfants savent qu'ils peuvent compter sur lui. Ils savent ses points faibles pour le faire sortir de son bureau et jouer avec eux.
Je sais qu'en plus de l'aimer, je fais la route côte à côte avec lui.
On est faits forts, on en doute pas!

Je t'aime, chéri xx



11 avril 2013

Autisme, jour C pour... Compassion!

Un des traits de bien des autistes (TED, TSA, ...) est la "myopie sociale".

Ils sont bien centrés sur eux-mêmes, focusent sur leur propre monde et tant qu'ils ne comprennent pas que notre monde n'est pas comme le leur, les contacts avec "notre monde" sont maladroits.
Soient qu'ils sont appris par coeur ...
-Quand quelqu'un te dit "bonjour comment ça va?" tu peux répondre "bien merci, et vous?".

Bien que certains autistes seront moins rigides que d'autres, vous verrez parfois un enfant répondre "bien merci, et vous?" même à sa tante ou sa gardienne de 14 ans...

Soient qu'ils sont inadéquats.
À la même question "bonjour comment ça va?"...
-Ne pas répondre
-Chanter
-Rire trop fort
-Dire "je m'appelle Cloé et j'ai 4 ans"
-Passer un commentaire (ce ne sont pas des jugements, même s'ils ont 10 ans et disent "maman, la madame est grosse", ce n'est pas qu'on les a mal élevés... ils énoncent un "fait" qui s'appuie sur des observations. On en est désolés, le filtre ne s'installe pas aussi vite que pour les autres.
Son propre corps ne lui est parfois pas très connu, alors comment lui expliquer qu'être gros (ce qui pour eux n'est qu'un trait physique observable, comme les cheveux bruns, deux oreilles ou une canne pour marcher) peut faire de la peine. Gros est un adjectif, comme "grand", "petit", "belle" et désignent quelque chose qu'ils voient ... Comme s'ils disaient "la madame est debout".
etc...

Dans mon quotidien, j'ai réalisé très tôt qu'à travers cette myopie sociale, la compassion n'était pas inné. Pas chez ma fille, en tous cas. Comprendre la souffrance de l'autre implique de s'y arrêter, de décoder le non-verbal et de ressentir "par la bande" quelque chose qu'ils ne ressentent pas eux-mêmes.
Pourquoi je serais triste, je ne me sens pas triste, même si toi tu pleures.
Être à l'écoute de sa propre émotion est un bien grand mystère, alors imaginez si vous leur demandez d'être à l'écoute de la vôtre, non-palpable.

Très jeune, alors qu'on se préparait à quitter la maison pour l'heure du conte (que j'animais à la biblio) et que je me suis très violemment coincée un doigt dans la porte de la maison, elle s'est mise à crier après moi et pleurer.
Son émotion était forte, très intense et réelle. Elle était en colère parce que j'allais nous mettre en retard à une activité qui avait lieu à une heure précise. Impossible de comprendre qu'on était d'avance, qu'au pire l'heure du conte commencerait 2-3 minutes plus tard (impossible de commencer sans nous, c'est MOI l'Animatrice..)... Im-po-ssi-ble.
J'ai dû mettre de côté ma propre douleur physique (et psychologique, à ce moment), pour gérer une crise monstre. Pour gérer des larmes qui ne me témoignaient aucune compassion, même si mes yeux à moi en étaient remplis et que mon doigt saignait abondamment.

Il est arrivé des dizaines d'événements comme celui-ci.

Et croyez-moi, le manque de compassion, quand on est une maman seule pour le 3 à 8 du soir et qu'on est fiévreuse, la gorge en feu, tous les muscles en douleurs, tremblante et avec l'envie de pleurer en petite boule dans un coin tellement chaque pas est un supplice, c'est difficile.

Je SAIS que c'est son autisme. Ce n'est pas une sans coeur. Elle n'est pas capable de compassion.
Je vis, tous les jours, ce qu'on vit quand on est maman d'un nouveau-né sans ressource. Notre besoin passe TOUJOURS en deuxième, au risque de provoquer un raz-de-marée...
Et comme un nouveau-né, attendre ou tolérer l'incapacité ou l'indisponibilité d'un parent, ça s'apprend même pour elle. Mais elle a 9 ans et on en est loin.
La vie avec un nouveau-né de 9 ans, ça m'épuise souvent.

Derrière mon regard, sachez qu'on y trouve souvent des larmes, bien refoulées. J'ai presqu'appris à ne pas chercher la compassion. Mon besoin en deuxième, toujours.

On a bien essayé de m'offrir de l'aide. Mais maudit réflexe, j'ai refusé. Parce que je suis épuisée, mais c'est tout ce que je connais. Et que si j'ose vous en parler, ce ne sera pas pour que vous m'offriez votre compassion. Juste parce que des fois, ça déborde. Si vous me l'offrez, parfois, j'accepterai de me blottir dans vos bras et de me dire que la vie est bien injuste des fois, mais que c'est la mienne.
Et que j'aime ma fille plus que tout au monde.

(...)

9 avril 2013

Autisme, jour C.. pour "crise"

À travers son autisme, un des traits les plus frappants (ou en tous cas, un de ceux qui prend le plus de place dans notre vie et celle de ma fille) est sans aucun doute sa tendance à la crise.

Et à 9 ans, une crise n'en est pas une de bacon, comme à 2 ans, alors qu'on peut tout simplement les prendre par la main et les traîner dans un coin ou qui arrivent parce qu'on a dit non à une barre de chocolat près de la caisse de l'épicerie.

Ces crises, "normales", en sont d'affirmation de soi, d'opposition aussi parfois, de révolte contre la consigne qui ramène l'enfant à perdre le contrôle sur sa petite vie.
Ces crises sont parfois intenses, parfois répétées et font cheminer l'enfant, même si elles nous mettent en rogne et grugent notre patience.

Les crises liées à une condition, telle l'autisme, sont parfois toute autres.
Même si, en apparence, la réaction physique est la même.

Hurlements, cris, coups, piochage, pleurs, larmes, rage, claquement de portes, lancer de jouets ou autres, agressivité, auto-mutilation...

Ce qui différencie ces crises, dans notre cas?
Le fait que malgré ses 9 ans, il est impossible de comprendre exactement pourquoi elle fait une crise, pratiquement impossible de la calmer rapidement et aucun retour -ou presque- possible sur la raison et les solutions liées à ce comportement.

Ses crises sont viscérales, incontrôlables (en tous cas dans notre situation et pour l'instant, elles le sont).
Ses crises sont violentes et bruyantes et démontrent un grand désespoir.

Ce que je remarque?
Notre incompréhension de son monde et son incompréhension du nôtre, ça fait un gros "clash". Et bang, ça explose.

Pas parce qu'on a dit non à un bonbon avant le souper.
Mais parce qu'on n'a pas pu lui offrir la bonne assiette au déjeûner parce qu'elle était au lave-vaisselle, parce qu'elle est épuisée de sa journée à l'école et qu'on a prononcé le mot "devoirs", parce que son frère a tenté une approche douce pour jouer alors qu'elle croyait avoir clairement affirmé vouloir la paix, parce que papa a sorti le chien à sa place après le souper et que c'est SA responsabilité ou simplement parce qu'un changement de routine l'a mis hors de sa zone de confort.

Heureusement (sic!!) pour nous, ses crises se produisent pratiquement uniquement à la maison!
À l'école, ils en ont vu deux ou trois en presque 4 ans de parcours scolaire.
Belle moyenne (les chanceux!).

On a été questionnés par la psychologue scolaire (qui ne connaissait ni notre famille, ni même notre fille)... " Je n'arrive pas à saisir pourquoi elle ne fait aucune crise à l'école, mais autant à la maison?"

Ce qui, vous vous en doutez, laisse sans mot. Ou presque.
La pression sociale de l'école et/ou le fait qu'elle se sente aimée sans condition à la maison peut-il jouer?
La médication, efficace pendant les heures de classe mais pas au lever ni en fin de journée, peut-elle aider?

Ma fille est anxieuse. Elle s'arrache la peau des doigts et les ongles, jusqu'au sang, à longueur de journée.
Avant, c'était les cheveux. Avant ça, les lèvres. Parfois, elle se gratte sans arrêt.

Elle a l'air d'un ange. Elle cache une grande détresse qui la pousse à perdre la carte, parfois. À ne plus voir clair, à nous frapper, à hurler et à ne plus rien entendre.

Et quand la crise est finie et qu'on tente de revenir sur ce qui vient de se passer, elle trouve parfois à nous répondre "j'ai faim" ou "je peux jouer aux Barbies?"..
Nous entend-elle? La rejoint-on?

Je n'en sais rien. J'aimerais pouvoir passer quelques heures dans sa tête et voir le monde à travers ses yeux turquoise.
Probablement qu'à force de trop tenter de les amener à vivre convenablement dans "notre" univers, on crée de fortes réactions.

Et vous savez quoi? Ici, la seule personne qui est en train d'ouvrir une petite fenêtre dans son monde à elle, c'est son frère. Il est doué et il ne le sait même pas.

2 avril 2013

Autisme, jour 1 de...

Je me souviens, lorsqu'on est sortis du bureau de la pédopsychiatre, avec en tête le mot "autisme", notre monde tournait carré.

On nous a dit, après...
"Ben non, un autiste, c'est pas ça."
"Votre fille est la même qu'hier."
...

On nous a aussi dit...
"Désolée, le mandat de notre centre de réadaptation ne va pas jusqu'à l'autisme, nous fermons son dossier. Je vous souhaite que l'attente pour l'autre centre ne soit pas trop longue."

Et on nous a également dit...
Rien.
On a oublié de nous demander comment ça allait.

Oh, pas tout le monde, bien sûr.
Certains n'ont que peu dit, ne sachant trop exactement ce qu'il fallait dire.
D'autres ont tenté, maladroitement ou pas, mais ont au moins démontré un intérêt.
D'autres ont lu sur le sujet, ont posé des questions, nous ont ouvert leur coeur.
D'autres se sont dit que de toute façon, ce n'était pas mortel et que ça ne changeait rien à hier, donc...

Avant, j'avais déjà un réseau de parents différents. De parents qui ont des vies comme la mienne. De parents qui ne diront pas "oh mais toutes les familles vivent ça...", mais qui sauront qu'on ne vit pas comme toutes les familles, justement.

L'autisme, la dyspraxie, le TDAH, la dyslexie, la paralysie cérébrale, la trisomie, alouette...
Ne dites pas "je comprends" si ce n'est pas le cas.

Vous voulez faire une différence?
Dites que cet enfant, vous l'avez aimé avant et l'aimerez après. Accueillez cette différence, ne faites pas comme si elle n'existait pas. Et faites savoir aux parents que vous êtes prêts à en entendre parler, sans juger et surtout, sans comparer.
Parce que non, la crise de votre petite dernière ne me console pas.. Parce que la mienne peut en faire 4 ou 5 très violentes dans une journée et qu'elle a déjà réussi à se fendre la tête avec ça.
Parce que non, le neveu de la fesse gauche de matante Ginette n'est pas comme ma fille, même s'il a de la misère à l'école.
Parce que non, les trucs de Dr Nadia ne m'aideront pas, pas plus que de me consoler devant Super Nanny.

Non, mon quotidien ne ressemblera jamais au vôtre.
Oui, je vis les mêmes problèmes que vous, en tant que parent. Mais j'en ai que vous n'aurez jamais. Vous en avez des différents des miens.

Mais parfois, j'aimerais mieux pouvoir dire que mon enfant est "fatigué" pour expliquer sa crise en plein magasin, plutôt que de me taire, parce qu'expliquer son autisme serait interminable.
Parce que j'aimerais ne jamais avoir su ce que c'était, un PIA, une cote MELS, le CRDI ou le travail précis d'une pédopsy.

Je ne me plains pas. Ceux qui me connaissent le savent, je crois.
Mais je me donne le droit de vous dire que.. non, ce n'est pas facile.

Que ma fille n'est pas mourante et que malgré tout, je vis un deuil quotidien.
Que je me couche avec des angoisses que vous ne pouvez pas comprendre, mais qui expliquent peut-être ma fatigue continuelle.
Que j'ai tellement de chapeaux que je ne me préoccupe même plus de ma coiffure, en-dessous.

Ce n'est pas facile.
Mais c'est ma vie.

1 avril 2013

Avril est le mois de l'autisme.

Le mois d'avril est le mois de sensibilisation à l'autisme.
Demain le 2 avril sera la journée internationale de l'autisme.
À cette occasion, je vous invite tous et toutes à vous vêtir de bleu, en soutien à la cause.

Parce que l'autisme est autour de vous, de près ou de loin.. Et parce que c'est une condition encore méconnue. Les gens pensent encore seulement à "Rain man" lorsqu'ils pensent à une personne autiste, alors que ce trouble envahissant du développement se décline en plusieurs variations.

Vous voulez connaître un peu mieux l'autisme?
Je vous parlerai de ma belle, pendant ce mois spécial.
De ma belle dans toute sa beauté, dans toute son unicité, dans toute sa laideur et sa froideur aussi parfois.
L'autisme, sans gant blanc, parce que je vis avec ce géant 24 heures sur 24.

En attendant, le 2 avril, portez du bleu.
Ça ne changera rien à notre quotidien, mais ça nous donnera un petit coup de vent dans le dos pour continuer d'avancer.

Un peu d'informations sur le site d'Autisme Montréal:
http://www.autisme-montreal.com/freepage.php?page=48.21


25 mars 2013

Motivation et tâches

Avec une grande fille dyspraxique, autiste et TDAh, j'ai dû faire plusieurs adaptations dans la maison.
Depuis quelques mois, j'ai un doute grandissant que fiston, bientôt 8 ans, souffre aussi d'un TDAH.
Pour l'instant, il performe excessivement bien à l'école, alors je ne pousse pas les évaluations, mais je sais que ça commence à le déranger pour son organisation personnelle à la maison.

Après de multiples tableaux de pictogrammes pour les routines, de calendriers, de chemin des récompenses... Je dois continuer à ajuster.
Une technique ne fonctionne pas très longtemps et si en plus elle demande trop de travail, on l'abandonnera plus vite qu'elle ne cessera d'être efficace.

J'ai donc développé une nouvelle façon de motiver les enfants à faire leurs petites tâches et à devenir autonomes face à leurs responsabilités.

À noter, j'ai commencé petit, pour m'assurer de bien ancrer le processus et leur faire vivre des succès.

Voici donc un des deux tableaux:

Ça, c'est la feuille des tâches obligatoires quotidiennes.
Les enfants se relaient pour nourrir et donner de l'eau aux chiens, ils doivent s'occuper de leurs vêtements/sacs dans l'entrée, ne pas laisser traîner leur boîte à lunch et ramasser leur table au complet.
Ce sont des tâches qu'ils sont habitués de faire.
Le défi? Le faire et venir eux-mêmes cocher leur feuille.
Ça, c'est la portion : je développe ton autonomie et ton sens des responsabilités.
Si les 5 cases ne sont pas cochées lorsqu'ils vont se coucher, je ne donne PAS les 50$.
(À noter, ce ne sont pas des vrais dollars. J'utilise de l'argent Monopoly!! ... à élaborer plus bas)

Ils ont chacun leur feuille de tâches obligatoires, mais ils ont aussi une feuille bonus, sur laquelle j'ai inscrit quelques tâches que j'apprécie qu'ils fassent, qui ne font pas encore partie officiellement de leur routine et que je veux motiver à les intégrer.

La partie la plus difficile pour ma fille? S'assurer de cocher ses cases. À la fin de la journée ses tâches sont toujours faites, mais le tableau reste parfois à demi rempli. Elle y travaille fort.
Pour l'instant, Raphaël, ça va bien! J'augmenterai bientôt le nombre, pour lui.

Les dollars Monopoly ainsi ramassés s'accumulent et leur servent à magasiner dans le "magasin des privilèges".
Premièrement, en utilisant de l'argent, on travaille les additions chaque fois qu'ils veulent compter leur total. Additionner les 1-5-10-20-50-100-500$... pas facile pour ma belle. Raphaël est capable et il adore faire des paquets de "petit argent" pour avoir un plus gros billet.
"Maman, tu m'échanges mon 50, mes deux 20 et mes deux 5 pour un 100$, svp?".

Ensuite, ils choisissent s'ils veulent des petites récompenses plus souvent ou des grosses récompenses moins souvent.
Le prix des privilèges va de 200$ à 1500$.
Mélina apprécie en acheter souvent. Raphaël se fait parfois des défis et en amasse beaucoup pour avoir un gros privilège.

Des exemples de privilèges? (la majorité ne coûte rien ou pratiquement rien).

-Jouer 1h à la Wii.
-Avoir un congé de tâches pour la journée.
-Jouer 30 minutes sur le téléphone de maman.
-Se coucher 15 minutes plus tard.
-Commencer son dodo dans le lit des parents.
-Faire un cinéma-maison à ton goût.
-Piger dans le sac à surprises.

Il y a de grands privilèges (très coûteux), comme aller déjeûner au resto avec un parent, un budget de 20$ pour un jouet au magasin, louer un jeu de Wii pour la fin de semaine...

Voici donc le système en cours, chez nous, ces temps-ci.
On travaille les mathématiques, la responsabilisation, l'autonomie, le sens de l'économie, la persévérance, l'entraide...

Ça vous inspire?