Reculons dans le temps...
Y'a eu un mois hier, ma maman est décédée...
y'a eu un mois, hier, j'ai perdu la femme la plus importante dans ma vie, la personne que j'aimais depuis le plus longtemps et le plus...
Je suis fatiguée de jouer à l'autruche... de me convaincre que ma maman voit tout ce qui se passe, qu'elle est mieux maintenant, qu'elle ne souffre plus...
Ma mère a pris des décisions dans sa vie avec lesquelles je n'étais (et ne suis toujours pas d'ailleurs!) d'accord... Soit... Je lui ai souvent dit, mais jamais jugée pour, et j'ai toujours respecté ses décisions... en me disant qu'elle était maître de sa vie et que son bonheur, elle en était responsable.
Aujourd'hui, ses décisions si controversées dans ma tête de fille de 2 générations plus tard (ma mère m'a eu tard..!) me retombent sur le coco. Je dois gérer ses décisions avec lesquelles je n'étais pas d'accord, et gérer les gens qui sont concernés par ces dites décisions... Et je trouve ça difficile..
Je trouve ça difficile de gérer mon deuil sans prendre le temps de le faire.. de ne parler de ma mère que lorsque je dois prendre rendez-vous (toujours reporté d'ailleurs) avec sa fameuse notaire, que je dois gérer le dossier de son assurance-vie à M****, que je dois m'assurer que tout est fait selon la loi et non selon mon père... de ne parler d'elle qu'en terme de comptes, de biens, d'assurance, de testament ou de cartes à retourner.
Je m'enlise.. et j'essaie TRÈS FORT de donner l'impression de tout contrôler.. en apparence, tout va bien.. d'ailleurs, pourquoi ça n'irait pas.. le fait de déprimer ne me ramènera pas ma mère... Rien ne le fera...
J'ai perdu quelque chose.. quelqu'un en fait, mais qui représentait quelque chose dans ma vie. Je ne me sens plus la même.. je me sens souvent étrangère dans une vie qui elle, est exactement la même qu'avant son départ.. je fonctionne au radar.. m'assure quotidiennement que la maison resplendit.. fait du ménage dans des endroits insoupçonnés même de mon chum qui les côtoie quotidiennement...
Je suis aussi présentement dans presque le plus gros dilemme de ma vie... Je n'en peux plus de la diète pour les allergies de Raphaël.. dans d'autres circonstances, j'aurais tenu le coup très facilement... ces temps-ci, je ressens le besoin de me réconforter et comble de malheur, la bouffe est parfois ma seule alliée dans ce dossier... Les rages se font de plus en plus pressantes... une salade de petites crevettes sur salade Boston... un bon gâteau Volcano de chez St-Hubert... un bon fromage Brie avec une crêpe au jambon et aux asperges... une poutine (oui oui!! POUTINE!!)... Du parmesan sur mes pâtes... du cheddar sur mes craquelins.. du yogourt dans mon fouetté aux bananes... du lait dans mes céréales.. un verre de lait avec des biscuits aux pépites de chocolat... du Gouda dans une poitrine de poulet farci... du bon sur mon mauvais.. de la douceur sur mes douleurs...
C'est nono.. je sais.. mais.. mon corps réclame ce qu'il ne peut avoir, tout comme mon coeur réclame ce qui lui est désormais inaccesible.. la voix de ma maman, ses conseils, ses jasettes, ses histoires usées, ses petits mots gentils volés à son coeur meurtri par la vie...
Et en même temps... c'est mon fils... ça me fait du bien, encore, ce contact avec lui.. j'ai besoin de lui.. c'est mon fil qui me relie à la vie.. il a besoin de moi... je ne peux pas disparaître, je ne peux pas abandonner tant qu'il compte sur moi...
La tentation est forte, ma volonté ramollit.. et la perfectionniste en moi reprend du service et se dit que lâcher serait un échec, se culpabilise d'y penser et se torture de refuser d'y céder...
Vous voyez le portrait............ :S