Mais je dois dire, par contre, que pour moi, les souvenirs ont une place très importante.
Et c'est à ces objets-là que je m'accroche.
Ce matin, en lisant Bettyloo , je me suis rendue compte que les souvenirs précieux peuvent aussi bien être "futurs" que "passés". Un carré de sable qui n'aura jamais réchauffé les petits pieds de son bébé sont tout autant un souvenir que la petite bouteille de parfum que ma maman portait.
Un souvenir d'odeur, aussi, même si ça ne se touche pas, peut rendre nostalgique. Mon fils a aussi ce petit "coin sent-bon" que je sniffe trop souvent depuis sa naissance. Mes enfants ont une odeur que je ne retrouve nulle part ailleurs. Leur peau douce. Mon chum aussi. Dans son creux d'épaule et de cou, surtout.
Je les ai, près de moi, pour les sentir. Mais si, malheur, il devait leur arriver quelque chose, je perdrais ça. Doucement. Parce que ce n'est pas un souvenir matériel. Et misère que ça me manquerait.
Ma mère avait une odeur. Et parfois, même un souvenir si peu matériel peut se blottir au fond d'un petit tube et être retrouvé au gré de mes ennuis. Un jour, peut-être, le petit flacon ne sentira plus rien. Mais 3 ans plus tard, il sent encore ma maman. Et les yeux fermés, je me retrouve blottie contre elle, quelques secondes.
Malgré tout, je suis une "gardeuse". Je m'accroche aux souvenirs associés à un objet, comme si, si l'objet disparaissait, le souvenir fondrait lui aussi. Avec le temps et un certain travail psychologique, j'arrive à épurer ma vie de ses objets-souvenirs. J'ai réussi à vendre la bassinette qui a accueilli mes bébés alors que mon ventre ne suffisait plus. J'ai réussi à donner leur linge de bébé, aussi, qui sentait parfois encore un peu comme eux. (j'en ai gardé quelques-uns, par contre, et je l'assume TRÈS bien!).
Je garde toutes les photos, même les ratées, je garde beaucoup de dessins, des notes écrites à la main, des courriels touchants... je garde les petits bouts de papiers que ma mère me laissait dans ma boîte à lunch, ici et là, pour me dire bonne journée ma chouette ou encore pour me souhaiter bonne fête à l'heure précise de ma naissance.
Je garde encore trop. Mais lentement, j'épure. Lentement, la vie m'enlève certains souvenirs. Qui semblent anodins, tant qu'on a autre chose à quoi se raccrocher.
Et parfois, c'est le hasard qui décide pour moi. Au travers d'une corvée de vaisselle, un verre me glisse des mains et atterrit au fond du lavabo. Et mon coeur se serre. Je revois ma mère, dans la cuisine où elle était si souvent, en train de me préparer un "ice cream soda" comme on appelait, le verser dans ce grand et long verre, y mettre une paille de couleur qui plie dans tous les sens et me le tendre dans la porte qui donnait sur le balcon, un chaud après-midi d'été.
Je ne suis pas matérialiste. Mais je crois savoir apprécier qu'un simple objet peut, à lui seul, porter des centaines de doux souvenirs.
2 commentaires:
je suis pareille. J'aime prendre entre mes mains l'objet et visualiser les émotions qu'il me rappelle.... C'est comme si ça faisait un point de départ au souvenir. Avec les odeurs, je peux refaire de véritable voyage à travers le temps.On a toute un petit "dada" et il faut l'assumer comme tu dis :)
Au plaisir Evy
Je suis une personne qui vit beaucoup dans mes souvenirs. Ce que tu décris me pique un peu les yeux. C'est si vrai! Les odeurs....
Moi je suis une preneuse de photos. Surtout les spontanées, les naturelles. J'en ai au moins 2000 depuis la naissance de Grande Ado jusqu'à ajd... petit minimum...
Comme j'aime m'y replonger!!!
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