21 novembre 2014

Le temps des Fêtes...

Ça n'a pourtant jamais été vraiment festif..

Ah oui, peut-être dans les années où j'attendais impatiemment le Père Noël.
Peut-être dans les années où je bricolais une liste en espérant recevoir ce que j'avais commandé.
Peut-être dans l'attente, plus que dans l'événement.

Parce que mes Noëls d'enfance n'étaient pas si joyeux.
Entre mon père qui était alcoolique et ma soeur qui était dans sa crise d'adolescence (qui dure encore, même si elle a passé 40 ans!!!)... Mes souvenirs de Noël ne sont pas si gais.

Et malgré tout, j'arrive à m'émouvoir en pensant à cette année où on avait acheté un sapin neuf.
Gros luxe, pour la famille au petit budget que nous étions. Dans cette boutique où tout coûtait sûrement cher, où tout brillait, scintillait, clignotait, pailletait...
Ma mère et moi avons choisi un sapin blanc. Parce que le gros sapin vert de quand j'étais petite avait fait son temps et parce que maintenant que j'étais plus grande, on pouvait rapetisser l'ampleur de la bête, nous en avons pris un petit qui allait sur une table.

Choisir les décorations. L'étoile. Les guirlandes.
Bonheur.

Et pourtant, mes décorations préférées étaient celles que j'avais sauvées de l'ancien sapin.
Mes décorations préférées se trouvaient un peu partout dans la maison.
C'était cette crèche, un peu abîmée mais tellement "vintage", qu'on devait crinquer pour entendre une chanson de peine et de misère sous le petit Jésus.
C'était cette lumière que ma mère installait au bas de l'escalier, qui diffusait un éclairage tamisé, mais brillant.
C'était cette petite pantoufle rouge que j'accrochais au sapin.
C'était mes cannes de bonbons avec des cure-pire verts et des perles de collier.
C'était cette couronne que maman avait fait de ses propres mains, avec des cocottes de sapin, des noix et de jolis rubans (et beaucoup de colle chaude, l'odeur me touche encore...)

Noël a vite perdu sa magie.
Sauf cette veillée où j'ai demandé d'assister à la messe de minuit, pour faire plaisir à ma grand-mère. Elle est décédée un an plus tard.
Sauf ces soirs où avec ma chorale d'enfants, on faisait un spectacle devant une église bondée.
Sauf quand j'entendais mon bas de Noël claquer sur ma porte de chambre et les pas de ma mère discrètement s'éloigner.
Sauf quand ma mère venait magasiner avec moi pour que je lui achète un cadeau, qu'elle payait en me promettant de l'oublier d'ici Noël, et que mon chandelier du Dollorama la rendait heureuse pendant quelques secondes.

Je suis intense à Noël.
Dans les décorations, dans l'ambiance, dans la mise en place de souvenirs, dans les petits détais et dans les grosses folies, dans les traditions et dans les choses faites à la main.
Parce qu'on ne sait jamais ce qui va rester imprégné dans leur coeur.
Dans 20-30 ans, comment se souviendront-ils de leurs Noëls d'enfance?

J'espère avant tout qu'ils se souviendront à quel point j'y mettais toute mon âme, pour les rendre magiques. Même lorsque le Père Noël ne viendra plus, je n'abandonnerai jamais.
Pour que cette chanson qu'ils entendront à la radio leur mette les larmes aux yeux. Pour qu'ils recréent une ambiance avec des lumières feutrées. Pour qu'ils aient une image du sapin dans leurs souvenirs, pour qu'ils ressentent encore tout l'amour familial qui entourait cette fête, même si nous ne sommes que 4.
Parce que je sais qu'on ne se souvient à peu près pas des cadeaux qu'on a eu.
Mais que la petite pantoufle rouge, dans le sapin immense, prend tout de même autant de place pour eux que pour moi, chaque année.


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