J'ai, dans le corridor entre les chambres en haut, une grosse bibliothèque remplie de choses qu'on gardera toujours même si on les consulte rarement.
Des guides de cartes routières de chaque région du Québec, des vieux albums photos de notre enfance respective, des livres de référence variés sur la plomberie, la psychologie, la mécanique et des guides de voyage.
Sur ces tablettes se trouvent également des cartables et des vieux livres. Un peu poussiéreux, jaunis. Je ne les consulte jamais. De temps en temps, par contre, je prends le temps de les feuilleter.
Je ne sais pas si je les utiliserai vraiment un jour.
Je sais par contre que je ne les jetterai sûrement pas de sitôt.
Dans ces livres se trouve une trace. La trace de ma mère.
Celle de sa main qui a écrit ses recettes. La même écriture, page après page. Je reconnais ses lettres, je revois sa signature lorsqu'elle devait signer mes dictées.
Et je comprends pourquoi je fais ce que je fais. Pourquoi je remplis des cahiers de mots, des feuilles de recettes, des calepins de listes.
Je leur laisse ma trace.
Cette semaine, je n'ai pas réussi à retrouver la recette que je cherchais, dans les livres de ma mère. Dommage, tout ce travail et pourtant, je n'y retrouve pas les recettes qu'elle faisait si souvent et qui font partie de mes souvenirs d'enfance. Il y en a bien sûr quelques-unes, mais je ne trouve pas les autres. J'y ai tout de même trouvé la trace de ma mère. Sa main.
Et à la toute fin du dernier livre, quelques recettes avec mon nom en parenthèse sous le titre. Ma mère qui a copié des recettes venant de moi. Son écriture, moins lisible, tremblante. La trace de sa vieillesse.
Je continuerai mon cartable à la main. Je m'assurerai par contre d'y mettre nos préférés et nos classiques.
2 commentaires:
Ah tiens... ma mère a aussi un livre de recette comme ça, mais je crois qu'elle n'y écrit plus depuis un moment...
Et tu me fais penser que je devrais ressortir le mien et continuer d'y écrire... les rouleaux de canard que Julien aime tant, les biscuits choco-caramel qui font baver Olivier... les fraises au chocolat qui barbouillent ma Florence... et Rafi, je devrais bien lui trouver une recette de "piches" (comprendre chips, son "plat" préféré de toujours lol)!
Merci pour ce rappel à l'ordre!
C'est tellement réconfortant d'y retrouver les recettes (et le goût presqu'exact) de ce qu'on a mangé, petits.. :)
La mienne n'y écrivait pratiquement plus non plus et je n'y trouve que très peu de ce que j'ai mangé, mais c'est tout de même un beau lègue.
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