10 novembre 2011

L'existence du Père Noël

Mercredi soir, après les devoirs..
Fiston dessine près de moi...

"Maman... Élizabeth, chez elle, sa chambre est en haut. À Noël l'année passée, elle a regardé en bas dans sa cuisine pour voir le Père Noël....... Sa maman mangeait les biscuits...... "

Silence.............
Très long silence.........
Je n'ose rien dire, de peur d'enligner le tout dans la mauvaise direction......
J'attends...... J'entends même Rudolph pleurnicher au loin, de peur.....

"Maman??........ Il existe hein le Père Noël?.... "

Mon fils a 6 ans et demi. Il réfléchit parfois comme un enfant de 10 ans.
Mais sur celle-là, il réfléchit avec son coeur d'enfant. Son coeur d'enfant qui aime y croire.

Son coeur d'enfant qui aime se lever le matin de Noël, regarder en bas des marches et chercher les traces de la poudre magique laissée par le Père Noël. Celui qui s'émerveille quand il arrive au salon et qu'il voit les paquets sous l'arbre.

Ce même coeur qu'il met dans une enveloppe, avec une lettre pleine d'images découpées et collées, de mots écrits maladroitement à la main, de bisous partout et de bonheur anticipé.

Il y croit malgré l'incohérence de la chose.
Ce petit bonhomme qui se demande déjà pourquoi certaines choses sont permis aux grands, mais pas aux petits...

Il n'arrive pourtant pas à s'expliquer comment le Père Noël transporte tout ça dans son gros sac. Comment les rennes volent. Comment il fait pour rentrer chez nous sans faire japper nos chiens.
Il ne s'explique pas non plus pourquoi le Père Noël amène des cadeaux juste aux petits.

Mon amour.. si certaines choses sont permises juste aux grands et pas aux petits... c'est parce qu'être petit, ça vient avec tout plein d'autres privilèges. Comme celui de vivre dans un monde magique.

Ça vient avec le privilège de ne pas savoir ce que c'est, compter les sous et réarranger le budget pour offrir des jouets tant désirés à nos précieux trésors.
Ça vient avec le privilège d'apprécier la musique de Noël, même si c'est chanté faux par une chorale d'enfant.
Ça vient avec le privilège d'attendre impatiemment le moment où les cadeaux seront développés et aller jouer pendant des heures après, alors que les grands attendent le relevé de carte de crédit ou les factures doubles du mois d'après pour avoir payé tout ça.

Être petit, c'est avoir le privilège de voir encore la magie de Noël.
Oui, ça t'enlève le droit de rester debout très tard pour regarder "Joyeux Noël Shrek" un soir de semaine, mais au moins, tu n'as pas eu à tourner en rond pendant 45 minutes dans le stationnement du centre d'achats bondé de gens pressés qui remplissent leur carte de crédit ou comptent les paquets pour s'assurer d'être juste.

"Maman.. il existe hein?"

Être petit, c'est se faire dire que mentir, c'est mal.
Être grand, c'est savoir que parfois, mentir, ça fait mal moins vite.

"Mon coeur, il existe si tu y crois!"

J'y crois aussi.
Je ne suis pas riche. Mes enfants ne sont pas gâtés pourris.
Alors je ne suis pas pauvre. Ils croient encore que la magie de Noël réside dans le buffet qu'on se fait, tous les 4, la veille de Noël dans le salon en regardant des films et en jouant à des jeux de société.
Je ne suis pas pauvre. Ils croient encore que ce jour, c'est le plus beau jour de leur vie.

Pas parce que le dessous du sapin est rempli.
Pas parce qu'ils ont eu tout ce qu'ils ont demandé.

Mais parce que la magie a opéré.

Un jour, quand viendra le temps.. la magie cessera.
On aura des traditions bien ancrées qui garderont ce temps spécial.
On aura des souvenirs.
On s'aura. Même si le dessous du sapin n'est pas rempli.


3 commentaires:

Ed a dit...

Ton billet me touche beaucoup! C'est si bien écrit!

Josée a dit...

J'aime!! Ton Raph, il est comme mon Hugo. Mon Dieu que je redoute ce moment!!!!

Isabelle a dit...

Chère maman-doudoune,

la passion que tu mets dans tes écrits est réelle, intense et les mots, touchants et si vrais.

Merci d'écrire sur ton blogue, merci de partager tes réflexions.

http://deuxpieds.blogspot.com/2011/12/cest-la-journee-coucou.html