Je ne sais pas comment on fait pour réaliser qu'il ne remettra pas les pieds à la maison.
Qu'il ne redescendra jamais de l'autobus.
Qu'il ne sera jamais un ado.
Qu'il ne jouera plus à son jeu préféré.
Je ne sais pas comment on fait le ménage dans les jouets de sa chambre. Les toutous de son lit. Le linge dans son garde-robe. Comment on fait pour "fermer" à jamais la chambre qui ne servira plus.
Je ne sais pas comment on fait pour regarder des photos.
Je ne sais pas comment on fait pour laisser aller la main de son enfant, même après son départ.
Je ne sais pas comment on fait pour le regarder en sachant que ses yeux ne se réouvriront plus.
Je ne sais pas comment on fait pour tolérer le silence dans la maison. L'absence dans la voiture. La chaise libre à table. Les souliers délaissés dans l'entrée. Le pyjama sale retrouvé dans le panier à linge. La brosse à dents qui sèche.
C'est peut-être le côté négatif des forums, des blogues, des réseaux sociaux. C'est de "vivre" à travers les gens que l'on côtoie des drames qu'on préfèrerait ne pas connaître.
Je ne sais pas comment on fait pour cesser de pleurer son enfant.
Je sais maintenant, et pour la troisième fois, comment on fait pour pleurer un enfant qu'on n'a pourtant jamais connu vraiment.
Parce qu'un coeur de parent, ça saigne juste à s'imaginer devoir apprendre comment faire.
Au revoir, douce Émilie. Tu as certainement laissé un énorme vide dans la vie des gens qui t'aiment. Soudainement, les dodos à l'hôpital, les traitements, les angoisses, les peurs, les rendez-vous médicaux, les longues heures de chimio, tout s'est arrêté pour les gens qui t'entourent.
Mais ton souvenir, lui, restera à jamais gravé dans leur coeur. Même dans le mien, même si on ne se connaît pas.
2 commentaires:
Avant d'être maman, on ne sais pas comment ils font...
Maintenant que je suis maman, je ne sais pas comment je ferai...
Repose en paix Émilie
Je sais même pas si je serais capable de survivre à ça... :-(
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